Kinshasa, 4 février 2025 (ACP).- Un appel à soutenir les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) a été lancé mardi par le recteur de l’Université des sciences de l’information et de la communication (Unisic ex Ifasic) lors d’une journée organisée en guise de solidarité aux militaires congolais.
« Je lance un appel pathétique à la conscience collective et patriotique des fils et filles de notre alma mater en vue de nous lever comme un seul homme pour apporter notre soutien indéfectible au Chef de l’État et à nos vaillants militaires et compatriotes combattants Wazalendo qui défendent sans relâche et au prix du sacrifice suprême l’intégrité territoriale et la souveraineté de notre chère patrie », a déclaré le professeur émérite Jean Kambayi Bwatshia, Recteur de l’Unisic.
« Nous exprimons notre sympathie et l’empathie envers nos compatriotes de l’Est de notre Pays qui souffrent des affres de la guerre, hormis les intempéries que leur impose la nature », a-t-il ajouté.
Le Recteur de l’Unisic a, par ailleurs, invité toute la communauté universitaire à une vigilance tout azimut afin de barrer la route aux ennemis et traitres du peuple congolais en vue de préserver l’intégrité du territoire national, sa souveraineté ainsi que sa liberté.
Il a, par la même occasion, exhorté la communauté internationale à agir. « J’invite la Communauté internationale à mettre tout en œuvre pour faire respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo conformément aux prescrits du Droit international en contraignant le Rwanda à cesser ses activités criminelles sur notre territoire au lieu de se limiter à des simples condamnations », a dit le professeur émérite Bwatsha.
Une journée de soutien pour rassurer les Forces armées congolaises

« C’est en répondant à l’appel lancé par la ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (…) par sa note circulaire du 27 janvier 2025, qui fait appel à la solidarité de l’ESU à l’endroit du Commandant suprême des Forces armées de la République démocratique du Congo ( FARDC) et de la population de l’Est du pays, que l’Université des sciences de l’information et de la communication (Unisic) a organisé cette journée spéciale étant donné que le corps professoral, les administratifs ainsi que la communauté estudiantine sont très préoccupés par la situation de l’Est », a déclaré le professeur Déogratias Namegabe, secrétaire général à la Recherche.
«Chers militaires et population de l’Est en général, et particulièrement du Nord-Kivu, soyez rassurés que le peuple congolais, dans sa majorité, vous soutient en ce moment difficile où nous sommes injustement attaqués par l’armée rwandaise, simplement à cause de nos richesses naturelles », a-t-il ajouté.
La jeunesse estudiantine de l’Unisic appelée à s’engager sur le champ de bataille
«Je voudrais m’adresser singulièrement à toute la jeunesse ici présente. Je voudrais vous encourager à ne pas laisser le pays tomber. C’est vous l’espoir de demain, c’est vous la force que nous avons. Ne regardez pas de loin. Le pays est en train de partir et nous risquons de nous retrouver sans patrie. Que les jeunes de notre communauté, les jeunes de l’UNISIC, prennent des décisions en allant vers les autres sur le champ de bataille », a dit le professeur Namegabe.
Il a également invité ses collègues professeurs à poser un geste de solidarité en faveur de l’armée congolaise.
« À vous, chers collègues professeurs et membres du corps scientifique et académique, formons un bloc au sein de notre Alma Mater pour voir dans quelle mesure nous pouvons manifester un geste de solidarité : une caisse pour dépasser ce qui se passe au Nord-Kivu. En quittant cet endroit, je voudrais que chacun mette le Chef de l’État et nos forces armées au cœur de sa prière», a-t-il plaidé.
Journalisme en temps de guerre
« Les journalistes sont, d’une part, très dépendants de la fourniture des données par les acteurs sociaux. Cet état de dépendance incline les professionnels de l’information à maintenir un climat d’entente (…) cette obligation des journalistes à l’égard des sources est, d’autre part, contrebalancée par l’attente des sources, qui sollicitent non seulement la publicité de leurs discours, où actions et points de vue (…) », a pour sa part déclaré le professeur Pierre Nsana.
A son avis, lorsque l’armée nationale est engagée, les médias s’allient le plus souvent à la tendance dominante derrière la population reliée massivement autour de la question du patriotisme ou du nationalisme. « Je termine donc mon propos en invitant les journalistes et les médias congolais à s’interroger et questionner sur la vraie nature de la guerre actuelle ».
« S’agit-il d’une guerre interne entre fraction rebelles et armée nationale, ou sommes-nous en face d’une véritable agression qui menace notre existence en tant que nation ? Et la réponse que vous donnerez à cette question devra orienter vos choix éditoriaux et rédactionnels et la qualité de la couverture médiatique sera en grande partie tributaire du modèle de la collaboration que vous aurez décidé », a-t-il conclu.
La population entière doit faire preuve d’une vigilance accrue pour bouter l’ennemi

« La population entière doit faire preuve d’une vigilance accrue pour bouter dehors l’ennemi et ne plus le laisser s’installer, étant donné que certains pays se cachent derrière des rebelles qu’ils utilisent », a déclaré le professeur Philippe Ntonda, doyen de faculté de journalisme presse et information de l’UNISIC.
Il a martelé sur la nécessité de rappeler à la jeunesse l’histoire de cette guerre dont le pays fait preuve depuis plus de trois décennies.
« L’invasion de la RDC par le Rwanda, dont le génocide des Tutsis au Rwanda fut un des événements déclencheurs qui a provoqué l’arrivée massive de personnes d’origine hutue fuyant leur pays pour se réfugier dans l’Est de la République démocratique du Congo. Depuis, comme le mentionne Charles Onana dans son ouvrage intitulé Holocauste au Congo, l’omerta de la communauté internationale, le nombre de morts s’élève à 10 000 000 dans une guerre qui a commencé depuis 1994 », a rappelé ce professeur.
Pour lui, les conflits armés qui se déroulent dans l’Est de la République démocratique du Congo sont le résultat de plusieurs facteurs. « Il est très important de recourir à plusieurs approches systémiques. Dans cet ordre d’idées, l’on comprend qu’il s’agit des facteurs interconnectés qui tournent autour des aspects historiques, des tensions ethniques, des acteurs locaux, nationaux et internationaux, ainsi que de leur convoitise pour nos ressources naturelles. Il est impensable de croire que les biens et ressources naturelles ne constituent pas, en réalité, l’une des raisons majeures qui poussent certaines puissances à entretenir la rébellion dans l’est du pays », a-t-il ajouté.
ACP/ UKB