Perturbation du transport en commun: Kinshasa a perdu près de 40.000.000 USD (Un économiste)

Kinshasa, 29 juillet 2024 (ACP).- La ville de Kinshasa, en République démocratique du Congo a perdu près de 40.000.000 USD suite au mouvement de grève déclenché, lundi par un groupe des transporteurs en commun, a-t-on appris lors d’un entretien avec un expert économiste et président honoraire de l’Assemblée provinciale.

«Quand nous étions en fonction, les statistiques attestaient que chaque jour il y a en moyenne quatre millions de personnes qui fréquentaient le centre-ville et s’il faut considérer que chaque personne (…) ne gagnait au bas mot que 10 dollars, vous devez comprendre qu’aujourd’hui l’économie de la ville a perdu autour de 40.000.000 USD », a déclaré Godé Mpoyi, professeur d’universités.

Selon lui, la population «kinoise» vit essentiellement de l’économie souterraine qu’on appelle vulgairement «l’économie informelle». Une journée perdue a des répercussions non seulement sur l’économie de la ville de Kinshasa mais aussi sur le plan social, a-t-il ajouté.

«Vous devez savoir que la population Kinoise vit essentiellement de l’économie souterraine qu’on appelle vulgairement l’économie informelle, c’est ce qui fait qu’une journée perdue comme celle-ci a des répercussions non seulement sur l’économie de la ville de Kinshasa mais aussi sur le plan social et le fonctionnement du pays», a-t-il expliqué.

Pour le Pr. Mpoyi, l’économie ce n’est pas seulement la production et la consommation mais aussi la distribution. Dès lors que le circuit de distribution est perturbé, cela va entamer les forces du marché et l’offre et la demande ne vont pas se rencontrer.

« Lorsque vous voyez les gens se mobiliser et converger vers le centre-ville c’est d’abord pour vendre et réapprovisionner leur foyer le soir et aujourd’hui cela n’a pas eu lieu et c’est considéré comme une journée perdue par rapport à l’économie de la ville de Kinshasa (…). C’est un manque à gagner important non seulement sur le plan économique mais aussi sur le plan social », a-t-il signifié.

Le dialogue entre la profession des chauffeurs et la ville de Kinshasa recommandé

«Sur ce  point de vue, tout ce que je peux recommander c’est le dialogue entre la profession des chauffeurs de transports en commun et la ville de Kinshasa pour trouver le tarif qui puisse contenter tout le monde », a dit le Pr. Mpoyi.

Il a fait savoir qu’au stade actuel « nous sommes  dans une économie libérale et limitée  par ce qu’il y a quatre produits dont les prix sont fixés par l’Etat  notamment le transport urbain ».

La grève déclenchée par les chauffeurs du transport en commun est consécutive au tarif de carburant pratiqué par les sociétés pétrolières ayant amené l’État à subventionner le surplus du tarif causant ainsi un manque à gagner au gouvernement.

Les transporteurs véreux cherchent à gagner sur le dos de la population, pratiquant de différents tarifs selon les mouvements des clients. Le matin pour atteindre le centre-ville où se passent toutes les activités commerciales, le cout de transport est triplé de même que le soir.

La régulation de ce tarif par le gouvernement provincial est considérée comme une tracasserie routière.

ACP/ODM

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