Affaire coup d’Etat étouffé: des nouvelles preuves à charge d’un prévenu

Kinshasa, 12 août 2024 (ACP). De nouvelles preuves chargeant le prévenu Jean-Jacques Wondo, dans l’affaire coup d’Etat étouffé, ont été versés au dossier lundi, lors de l’audience devant le tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe, à la prison de Ndolo, à Kinshasa, en République démocratique du Congo.

«Nous avons requis l’expert pour qu’il nous dise, après la réunion de crise, de reconstituer les messages supprimés par le prévenu JeanJacques Wondo et les résultats ont été versés au dossier», a expliqué le ministère public.

En riposte, les avocats de Jean-Jacques Wondo ont réfuté les résultats de l’expert commis pour examiner les trois téléphones de leur client.

«Le ministère public peine à donner un début de preuve. Les pièces ont été versées séance tenante et ne sont même pas cotées. Le ministère public demeure dans la difficulté de prouver la culpabilité de notre client. Ce rapport brandi devant vous n’a pas été signé (…), elle n’a pas donc de valeur probatoire», a allégué la défense.

A l’appel de la cause de ce jour, le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe a appelé à la barre le prévenu Trésor Abraham Kazadi pour entendre sa version de faits et le rôle qu’il a joué la nuit du 18 au 19 mai dans affaire Coup d’Etat étouffé.

«Après l’église aux environs de 14 h 00, je me suis rendu au fleuve Congo pour me baigner. Les militaires m’ont aperçu dans le fleuve, m’ont saisi et m’ont emmené à la Détection militaire des activités anti-patrie (DEMIAP). Je suis un artiste. Je n’ai aucun lien avec Christian Malanga, ni même avec les autres prévenus présents dans cette salle d’audience», a déclaré le susmentionné rejetant en bloc les accusations imputés par le ministère public sur sa personne.

Invité à rétorquer après l’audition du prévenu Kazadi, le ministère public a argué qu’il a été arrêté parce «qu’il se retrouvait dans un périmètre suspect et que le crépitement de balles empêchait toute personne consciencieuse de se trouver derrière le palais de la Nation à cet instant précis».

Le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe cherchant à établir sa participation dans les actes pour lesquels il a été attrait devant lui, a questionné ses co-prévenus qui ne le reconnaissent pas.

«Je ne le connais pas. Je ne l’ai jamais vu, c’est seulement à la DEMIAP que je l’ai croisé. Je pensais d’ailleurs que c’était un espion», a témoigné Youssouf Ezangi, son co-prévenu.

Ensuite, un autre prévenu Tikimo Gunuma a été entendu par le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe au sujet de ses accointances avec le feu Christian Malanga et sa participation au mouvement insurrectionnel «New Zaïre».

Pendant sa déposition, aucun mot prononcé par le précité n’a été audible et compréhensible.

Prenant la parole, les avocats de la défense ont allégué que leur client est un faible d’esprit et qu’il ne devrait pas être attrait devant une juridiction.

«C’est un faible d’esprit qui devrait être protégé par le ministère public mais hélas une action judiciaire est dirigé contre lui. C’est un dément. Il est irresponsable pénalement», a soutenu la défense.

Les serveuses de «l’auberge Momo» aussi arrêtés dans cette cause ont comparus à leur tour pour attester l’état psychologique du prévenu Tikimo Gunuma.

«Il a été arrêté comme nous à l’hôtel Momo alors que j’étais de service. J’étais en train de torchonner une pièce. Et lui, transportait du bois pour la cuisine. Les militaires ont fait irruption à l’hôtel Momo, nous ont donné l’ordre que personne ne puisse sortir de l’enclos et nous ont tous arrêté. Il a l’habitude de monologuer. Il n’a pas toute sa tête », a dit Ange Yoko, l’une des serveuses de l’auberge Momo, où avait séjourné Christian Malanga avant l’attaque du 19 mai.

Pour trancher la question, le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe a requis un expert pour établir l’état psychologique du prévenu Tikimo. L’audience a été suspendue et renvoyée au vendredi prochain. ACP/ODM

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