Kinshasa, 3 déc. 2024 (ACP)- Le ministre d’Etat en charge du Développement rural, Muhindo Nzangi, invité comme témoin dans l’affaire de construction des forages d’eau, a confirmé lundi la surfacturation du contrat devant la Cour de cassation de la République démocratique du Congo (RDC) siégeant en premier et dernier ressort. « En tout cas, on ne peut pas continuer avec des chiffres aussi grands. On ne peut pas continuer à exécuter un contrat qui est surfacturé 10 fois plus cher que la normale. On sait combien payer un forage, on peut ne pas continuer à accepter d’exécuter un tel contrat. La facturation est dix fois plus cher que la normale », a déclaré Muhindo Nzangi. Il a dressé un tableau sombre des rapports qui lui parviennent concernant la mauvaise qualité des travaux effectués, ainsi que de la qualité douteuse de l’eau qui devrait être distribuée à la population via ces forages, dont le coût aurait été largement surfacturé. Le ministre Muhindo a proposé à la Cour la résiliation du contrat signé dans des conditions irrégulières par Guy Mikulu, ancien ministre du Développement rural, et exécuté par son successeur, François Rubota, prévenu dans cette affaire.
Concernant l’indisponibilité des sites de forage, il a relevé que cela constitue l’une des principales lacunes du contrat signé, précisant qu’il est inconcevable de lancer un projet de forages sans avoir préalablement identifié les sites où les forages doivent être réalisés.
Il a ajouté que l’argent a été décaissé par le Trésor public directement à l’opérateur Mike Kasenga, ce qui est en contradiction avec l’article 5 du contrat, qui prévoyait un préfinancement avant le décaissement par phase.
Invité à réagir, le prévenu Mike Kasenga, directeur général de Stever Construct, poursuivi pour détournement de deniers publics devant la Cour de cassation, a nié en bloc les moyens soulevés par son contradictoire relevant qu’il a respecté les clauses du contrat signé, déversant de l’eau aux populations, notamment celle de la Mongala.
« Je suis très étonné des propos tenus par le ministère Muhindo Nzangi qui, de son passage dans la province de la Mongala, avait demandé à mon représentant à Lisala de lui faire rapport. Il était prévu 17 sites et 5 sites sont déjà terminés. Les laboratoires ont certifié la qualité de l’eau desservie, le rapport de l’Office Congolais de Contrôle (OCC) existe », a-t-il dit.
Etant éclairée par le ministre Muhindo, la Cour a renvoyé l’affaire au 9 décembre pour audition de Guy Mikulu, ancien ministre du Développement rural et Nicolas Kazadi, ancien ministre des Finances.ACP/