Appel à la création d’un Tribunal pénal international pour la RDC

Kinshasa, 04 août 2024 (ACP).-  Un appel à la création d’un Tribunal pénal international pour la République démocratique du Congo (RDC) a été lancé vendredi par son gouvernement au regard de graves violations qu’a connues le pays de la part de ses voisins rwandais et ougandais, a appris l’ACP de source officielle.

« Nous lançons un appel pour la création d’un Tribunal pénal international pour la RDC au regard de graves violations du droit humanitaire et des droits de l’homme », a déclaré Judith Suminwa, Première ministre, dans son discours commémoratif du Génocide congolais pour des gains économiques (GENOCOST), à Kisangani, dans la province de la Tshopo (nord-est de la RDC).

Pour la cheffe du gouvernement congolais, la réparation des victimes de la guerre qu’ont connue les congolais ne suffit pas. « Il faut, en plus, mettre effectivement en place les autres mécanismes de justice transitionnelle, tels que prônés par le Président de la République, notamment les poursuites judiciaires et les garanties de non répétition », a-t-elle souligné. 

La justice transitionnelle recommandée

Les avocats du Sud-Kivu réclamant la création d’un Tribunal pénal international pour la RDC (Ph. Droits tiers)

Par ailleurs, la justice transitionnelle avait été recommandée par la société civile dans le chef-lieu de la Tshopo (nord-est de la République démocratique du Congo) afin de mettre fin à l’impunité lors de la 24ème commémoration de la guerre de six jours à Kisangani,  

« C’est dans ce contexte qu’à ce jour du 24e anniversaire de la fin de la guerre meurtrière de 6 jours, nous célébrons la mémoire de nos victimes sous le thème +exiger ensemble la justice transitionnelle et les institutions fortes et républicaines pour des garanties de non répétitions des crimes odieux et une paix durable », a déclaré Pr Bibiche Salumu, porte-parole des organisations de cette activité.

Parmi les recommandations formulées aux autorités du pays notamment au président de la République, ils ont plaidé notamment pour l’accélération de la mise en place de mécanismes de justice transitionnelle afin de mettre fin à l’impunité et sceller la réconciliation entre les victimes et leurs bourreaux.

Au gouvernement de la République, les organisations de la société civile ont recommandé la mise à la disposition des institutions des moyens conséquents pour la poursuite des présumés criminels pour mettre un terme à l’impunité.

Cette guerre tragique avait opposé en pleine centre-ville de Kisangani les armées régulières ougandaise et rwandaise du 05 au 10 juin 2000 faisant ainsi plusieurs dégâts matériels et humains.

Ces affrontements avaient été les plus meurtriers pour avoir sinistré une grande partie de la ville de Kisangani avec de 7.000 à 10.000 obus tirés.

L’Armée patriotique rwandaise (APR) et l’Uganda People’s Defence Force (UPDF) avaient également détruit ou endommagé un grand nombre de bâtiments (habitations, résidences, hôpitaux, espaces publics, commerces et lieux de culte) notamment la centrale hydro-électrique de la Tshopo, l’Institut Lisanga et la cathédrale Notre-Dame.

D’autres séquelles et victimes avaient subsisté de la guerre de six jours comme des personnes mutilées, des orphelins et des femmes violées ayant assistées à la mort de leurs maris et aux enlèvements de leurs enfants.

ACP/C.L.

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