RDC : constat ’’amer’’ sur les droits fondamentaux des réfugiés congolais au Burundi (Commission nationale des droits de l’homme) 

Kinshasa 9 mars 2025 (ACP).-Un constant ’’amer’’ sur les droits fondamentaux des réfugiés congolais au Burundi, suite à l’agression rwandaise, a été fait samedi par une mission de la commission des droits humains de la République démocratique du Congo, a appris l’ACP de source officielle.

« Nous avons constaté un manque criant d’accès aux services de base, notamment en matière de santé, d’éducation, de nutrition. Et puis, plusieurs réfugiés expriment leurs inquiétudes quant à la lenteur du processus de leur relocalisation et de régulation de leur statut. Il est urgent que les mesures concrètes soient prises pour améliorer leur situation et leur garantir une dignité humaine », a déclaré Paul Nsapu, président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH-RDC).

Il a déploré les conditions de vie dans les camps des réfugiés qui restent « précaires », malgré les efforts fournis par le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) et les autorités burundaises ainsi que les autres acteurs humanitaires.

« Ils doivent savoir qu’ils ne sont pas oubliés. Nous devons veiller à ce qu’ils bénéficient d’une prise en charge médicale (..) adéquate, et d’un accompagnement psycho-social pour faciliter leur rétablissement », a-t-il souligné.

Paul Nsapu a aussi relevé la situation préoccupante des Défenseurs des droits de l’homme (DDH) qui, a-t-il soutenu, sont en exil forcé depuis l’occupation des villes de Goma et de Bukavu par l’armée rwandaises et ses supplétifs du Mouvement du 23 mars et de l’Alliance fleuve Congo (M23-AFC).

« Ma présence ici est un geste de solidarité envers nos compatriotes confrontés à des conditions de vie difficiles. Nous voulons évaluer le respect de leurs droits fondamentaux, et aussi explorer les pistes de collaborations avec les autorités burundaises ainsi que les partenaires humanitaires pour la meilleure prise en charge de ces réfugiés », a-t-il précisé.

Un Fonds de rapatriement urgent pour les DDH

Par ailleurs, Paul Nsapu a relevé qu’un Fonds de rapatriement d’urgence devrait être mis en place en collaboration avec les partenaires internationaux pour soutenir les réfugiés congolais et surtout ceux qui souhaitent rentrer chez eux par manque de moyens.

Il a également révélé ’’l’impératif‘‘ d’assurer la sécurité de ces DDH, pour qu’une fois de retour, ne soient pas, une fois de plus, victimes de représailles liées à leurs engagements en faveur des droits humains.

Paul Nsapu a dit, qu’il va plaider, à son retour au pays, pour le renforcement des mécanismes de protection des réfugiés, ainsi que pour l’amélioration des conditions de vie dans des camps des réfugiés, tout en exhortant les autorités burundaises et les partenaires internationaux ainsi que le gouvernement congolais à garantir les droits fondamentaux des réfugiés, notamment en matière de sécurité et d’assistance humanitaire.

 « Je dois plaider pour un accès effectif aux soins de santé, à l’éducation et aux moyens de subsistance qui soient impératifs, pour éviter une détérioration de la situation humanitaire », a-t-il insisté.

Pour le président de la CNDH-RDC, il est essentiel d’engager des discussions sur les possibilités de retour volontaire, sécurisé et digne des réfugiés sur le territoire de la RDC, tout en garantissant la protection de ces réfugiés contre toute forme de représailles.

Cette mission s’est inscrite dans le cadre d’une double perspective d’évaluation de la situation des réfugiés et des déplacés congolais qui ont fui les hostilités dans les Nord et Sud-Kivu, précisément dans les villes de Goma et de Bukavu, a-t-on appris en outre.

ACP/C.L.

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