Kinshasa, 16 janvier 2024 (ACP).- La Cour militaire de Kinshasa-Gombe a pris en délibéré mercredi, l’affaire coup d’État étouffé du 19 mai 2024, à l’issue de la plaidoirie des avocats, lors d’une audience tenue à la prison de Ndolo, dans le nord de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.
«A présent je déclare le débat clos, la Cour prend la cause en délibéré pour se prononcer dans le délai légal. Plus rien n’étant inscrit au rôle pénal, la séance de ce jour est levé», a déclaré le Colonel magistrat Kilensele Muke, président de céans.
Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense (des prévenus), constitués en collectif, ont présenté leurs conclusions, selon les infractions mises à charge de leurs clients, avant de plaider tous non coupable en faveur de 37 prévenus.
Par ailleurs, l’avocat du prévenu Jean-Jacques Wondo, ancien conseiller principal de l’administrateur général de l’Agence nationale de renseignements (ANR), a indiqué que le rapport des experts du conseil national de cybercriminalité qui incrimine son client est entaché d’irrégularités de fait de défaut de qualité de la personne qui l’aurait rédigé.
Cette personne, a-t-il dit, s’est transformée en officier de police judiciaire, alors qu’elle n’a jamais prêté serment, et n’a jamais apposé sa signature sur ce rapport. Par conséquent, il a demandé à la Cour de ne pas considérer l’œuvre du premier juge, de l’annuler dans toutes ces dispositions et d’acquitter tout simplement son client, car toutes ces accusations seraient basées sur des suppositions.
Dans sa réplique, le ministère public a estimé que Jean-Jacques Wondo agissait par anonymat et en douceur par rapport à toutes ses qualités en téléguidant l’opération à distance pour passer inaperçu, soutenant qu’il n’a jamais brandi une invitation du gouvernement de la République démocratique du Congo pour travailler ici au pays. Par ce motif, le ministère public a demandé à la Cour de reconduire l’œuvre du premier juge.
De son côté, Me Matadi Wamba, avocat de la partie civile (victime), République démocratique du Congo, a demandé à la Cour militaire d’apprécier dans son intime conviction, les éléments mis à charge du prévenu Jean-Jacques Wondo, bien que fragiles mais qui conduisent à la même conclusion.
«La RDC a comparé le salaire que gagne Jean-Jacques Wondo en Belgique et celui de la RDC, il n’y a pas de cohérence, tout en sachant que le tribunal est plus outillé pour la multitude des indices que la Cour se rassure», a conclu Me Matadi Wamba, avocat de la RDC. ACP/