Kinshasa, 15 février 2025 (ACP).- La Commission nationale des droits de l’homme de la République démocratique du Congo (CNDH-RDC) a relevé, samedi, vouloir une jeunesse en bonne santé, au lendemain de l’organisation à Kinshasa d’une réunion nationale sur les droits sexuels et reproductifs des adolescents, dans un entretien avec l’ACP.
« Si nous avons une jeunesse en bonne santé, nous allons vers les horizons où le développement est assuré. Mais si nous avons une jeunesse malade à cause de l’ignorance notamment des droits à la santé sexuelle et reproductive, nous allons rater cette jeunesse », a déclaré Paul Nsapu, président de la CNDH-RDC.
Il a ainsi prôné une bonne santé de la jeunesse à tous égards. Surtout qu’il y a un adage qui dit que « la jeunesse est l’avenir de demain », a-t-il soutenu. Le président Paul Nsapu a relevé, en outre, que son institution est disposée à travailler en synergie avec les autres institutions ou organisations de défense des droits des femmes et filles, pour des projets et mécanismes à mettre en place dans le cadre notamment des droits à la santé sexuelle et reproductive.
« Nous acceptons, ensemble, que nous puissions mettre les idées autour d’une table, de proposer, de faire le plaidoyer avec tout le monde au niveau du Parlement », a-t-il encore martelé, soutenant qu’il s’agit là d’un travail traditionnel pour la CNDH, de prendre les propositions qui viennent des différentes forces vives de la nation pour faire de plaidoyer au niveau des décideurs publics.
Projet « Solutions pour soutenir la santé des adolescents et protection des droits »
Pour cette raison, le président de la CNDH-RDC a rappelé la réunion nationale des parties prenantes pour le projet « Solutions pour soutenir la santé des adolescents et la protection des droits (Sharp), organisée pendant deux jours à Kinshasa.
Il s’agit d’une rencontre importante initiée par le Réseau des institutions nationales africaines des droits de l’homme (RINADH), tenue du 13 au 14 février 2025. Les participants auxdits travaux ont recommandé l’harmonisation du cadre légal des droits sexuels et reproductifs des adolescents. Il a été aussi recommandé la vulgarisation des lois et des normes des droits à la santé sexuelle et reproductive, ainsi que la mise en place d’un cadre de concertation permanente.
Le président de la CNDH-RDC, Paul Nsapu, qui a clôturé ces travaux, a souligné l’importance de la rencontre, qui pour les participants, doit renforcer les capacités de son institution citoyenne, certaines organisations de la société civile, des détenteurs d’obligations, des médias, des leaders religieux et des titulaires de droits, pour un engagement efficace dans le plaidoyer national et régional en faveur de la santé et des droits sexuels et reproductifs.

Pour lui, la santé sexuelle et reproductive (SSR) est un enjeu majeur pour les jeunes filles en RDC. La SSR, a-t-il expliqué, est bien plus que la contraception, c’est un ensemble de droits qui permettent aux individus, notamment aux femmes et jeunes filles, de prendre des décisions éclairées concernant leurs corps et leur sexualité.
« La SSR est avant tout une question de santé publique, qui permet de prévenir les grossesses non désirées, de réduire la mortalité maternelle, de lutter contre les infections sexuellement transmissibles (IST) et les complications liées à l’avortement », a-t-il ajouté, soutenant également que c’est un moyen de promouvoir l’autonomisation des femmes et de leur permettre de prendre des décisions éclairées concernant leurs corps et leurs vies.
C’est pour cette raison, a-t-il conclu, que la CNDH a proposé la sensibilisation et l’éducation sexuelle en menant des campagnes d’information à grande échelle pour déconstruire les stéréotypes et les tabous liés à la sexualité, l’implication des communautés dans la promotion de la SSR afin de favoriser un changement de mentalité, la protection des droits des filles en luttant contre les mariages et les mutilations génitales, et autres.
ACP/C.L.