Kinshasa, 04 février 2025 (ACP).- Deux officiers ont été auditionnés en procédure de flagrance, mardi par la Cour militaire de Kinshasa-Gombe pour trahison, lors d’une audience à la prison de Ndolo, dans le nord de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.
« C’est anormal Monsieur le président qu’un prévenu, en l’occurrence le colonel Santos Mugisha, accusé de trahison et pour lequel son sort n’est pas encore connu, se permette de garder avec lui un téléphone portable pour échanger avec les rebelles du M23, dans le but de déstabiliser le pays », a déclaré le colonel magistrat Parfait Mbutamuntu, officier du ministère public.
Il a indiqué que le prévenu Santos a délibérément foulé au pied l’ultimatum lancé par les autorités de la prison centrale de Makala, interdisant à tous les détenus de garder un téléphone dans les cellules où ils se trouvent, ajoutant qu’en fouillant les contenus dudit téléphone, il a été renseigné que le prévenu Santos Mugisha était en intelligence avec le Rwanda, avec qui il parlait en Kinyarwanda à propos d’un obus de bombardement à Goma en provenance du Rwanda.
Pour tout dire, a soutenu l’officier du ministère public, cet officier supérieur des Forces armées de la République démocratique du Congo a trahi, ajoutant que d’ailleurs le préfixe 250 de la Sim qu’il utilisait, est celui du Rwanda alors qu’il se trouvait à Goma, a renchéri l’organe accusateur. Réagissant aux propos du ministère public, le prévenu colonel Santos Mugisha, a nié les faits mis à sa charge, tout en soutenant avoir été en contact avec les membres de sa famille exilés de guerre qui se trouvent au Rwanda, en Ouganda, au Burundi et au Kenya.
» Avec ma femme Liliane Wineza, je lui demandais de l’argent pour payer mes avocats, et c’est en swahili qu on échangeait » a dit le colonel Santos Mugisha. Ces propos ont été soutenus par le collectif de ses avocats conseils. » Le dossier est vide parce que le ministère public ne parvient pas jusque-là à nous prouver que notre client parlait avec les rebelles si ce n’est qu’à sa famille.
« Posséder un numéro téléphonique du Rwanda ou bien parler le Kinyarwanda ne constitue pas une infraction monsieur le président » a martelé un avocat de la défense. La Cour a également auditionné le Colonel Ndiandia pour trahison. Par ailleurs, la Cour a aussi entendu en qualité de renseignants, le gouverneur général de la prison centrale de Makala, le commandant général, le maire des pavillons, qui ont chacun déposé sur les circonstances d’arrestations de ces prévenus dans leur cellule. La cause a été renvoyée contrairement à lundi prochain.
Rappelons que les agents commis à la sécurité de la prison de Makala avaient saisis dans la cellule du colonel Mugisha, un téléphone portable, dont il communiquait avec les rebelles du M 23, soutenus par le Rwanda, avec lequel ils échangeaient en Kinyarwanda sur l’obus de bombardement lancé à Goma en provenance du Rwanda. ACP/