Les réseaux mafieux, une vermine à extirper de la Justice en RDC (Par Robert Ludweme Kabamba)

Kinshasa, 25 août 2024 (ACP).- L’existence des réseaux mafieux dans le secteur judiciaire en République démocratique du Congo, a été dénoncée lundi 19 août 2024, par le ministre d’État, ministre de la Justice et garde des Sceaux, lors du lancement à Kinshasa de la bancarisation des recettes générées dans ce domaine. Il s’agit des frais de justice, à l’instar des cautions judiciaires, des amendes transactionnelles, des frais de consignation, des droits proportionnels et autres.

Cette initiative du ministre de tutelle, pourtant salvatrice, a suscité quelques agitations, mieux des réactions, de la part d’une poignée d’hommes de la loi actifs et brillants défenseurs des droits humains, allergiques aux réformes engagées par le ministre d’État Constant Mutamba.

Agitations, il y en a eu au point que le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) s’est vu obliger de taper du poing sur la table pour un rappel à l’ordre. L’affaire a tellement défrayé la chronique que nous avons pensé nous y attarder pour réfléchir, ne fut ce qu’en diagonale. La République démocratique du Congo (RDC), à travers le gouvernement, est dans une phase de réformes de la Justice en vue notamment de l’assainir des brebis galeuses qui tirent l’appareil judiciaire national vers le bas. Des réseaux mafieux qui se sont enracinés en son sein ne peuvent nullement voir de bon œil la démarche visant à les mettre hors d’état de nuire.

C’est à ce niveau que se trouve la guerre des gens hostiles à la bancarisation des frais de la Justice pour continuer à dilapider impunément, pour leur compte personnel, les recettes générées par ce secteur clé de la vie nationale. C’est ainsi que pour mettre fin à cette récréation, le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) Dieudonné Kamuleta a conféré avec 5 syndicats des magistrats de cette institution dans son cabinet de travail. À cette occasion, il a insisté entre autres sur l’importance pour les magistrats de se comporter en hommes et femmes d’État.

Il leur a rappelé qu’ils étaient d’abord magistrats, membres du pouvoir, et que leur action syndicale doit se démarquer en tenant compte dans leurs revendications de ce qu’ils sont dans la société. Il était plus que temps que le juge président Kamuleta s’interpose de la sorte pour ne pas donner dans l’opinion, l’image d’un bras de fer entre les magistrats et le ministre d’État, ministre de la Justice.

Mettre de l’ordre dans la boutique


En dépit de ce qui vient d’être relevé, le patron congolais en charge de la Justice ne fléchit pas devant sa détermination à poursuivre les réformes judiciaires en RDC. Rien qu’avec la bancarisation, un cadre de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qui intervenait récemment sur les antennes d’une radio locale, a indiqué qu’en un temps record, les recettes de ce secteur sont passées de 15 millions à plus de 400 millions de francs congolais le mois en cours.

Quoi qu’il en soit, le temps est venu pour que, outre le domaine judiciaire, les recettes de tous les services publics soient bien canalisées vers des structures bancaires dignes de foi pour évaluer objectivement leur traçabilité.

Cela passe naturellement par la chasse aux réseaux mafieux qui retardent le développement harmonieux du pays en le privant des moyens de sa politique. Seule une Justice saine et des lois rigoureuses sont susceptibles de relever ce défi. Il n’y a pas deux voies pour rétablir l’autorité de l’État que de s’en tenir à sa Justice. Et la RDC peut, si elle veut avec l’appui de tous les acteurs sociaux.

ACP/

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