Kinshasa, 18 septembre 2024 (ACP).- L’avocat du prévenu Tokis Nkumbo Gérard, impliqué dans le meurtre de Rossy Mukendi, a sollicité l’acquittement de son client, lors de l’audience en continuation mercredi, devant la Haute cour militaire de Kinshasa/Gombe, dans la capitale de la République démocratique du Congo.
«Je sollicite auprès de la Haute Cour Militaire, l’acquittement total de mon client Tokis Nkumbo Gérard, car le ministère public n’a pas pu démontrer les éléments constitutifs de l’infraction, surtout l’élément moral. En plus, notre client n’était pas présent au moment du meurtre de Rossy Mukendi à la paroisse Saint-Benoit qui a eu lieu vers 9h le 25 février 2018 alors que Tokis et son unité ne sont arrivés sur le lieu que vers 10 h », a plaidé Me Ovo Lopema Ngongo, avocat du prévenu Tokis.
«Je demande donc à la Haute Cour de déclarer non établi en fait et en droit l’infraction de meurtre avec participation en charge de mon client et de le déclarer non coupable », a-t-il renchéri.
Dans son réquisitoire à l’audience du 9 mai passé, l’auditeur général (ministère public) avait requis la servitude pénale à perpétuité contre les prévenus commissaire supérieur Lokeso Koso Carine et le brigadier en chef Tokis Nkumbo Gérard pour violation des consignes et meurtre avec participation criminelle.
En application de l’article 07 du Code pénal militaire, l’auditeur général avait demandé à la Haute cour militaire de condamner le commissaire supérieur Lokeso Koso Carine à une peine unique, la plus forte, celle de servitude pénale à perpétuité assortie de 10 ans de durée minimale de sûreté incompressive, pour les deux infractions.
De son côté, le collectif d’avocats de la défense du commissaire supérieur Carine Lokeso avait fustigé le réquisitoire du ministère public, sollicitant la condamnation à mort de sa cliente, d’autant plus qu’il avait soulevé plusieurs irrégularités dans l’arrêt du premier juge.
Ces prévenus avaient été condamnés au premier degré par la cour militaire de Kinshasa/Matete, pour meurtre de l’activiste des droits humains, Rossy Mukendi Tshimanga, commis le 25 février 2018 à la paroisse Saint Benoît dans la commune de Lemba, dans le centre de Kinshasa.
Le réquisitoire de l’Auditeur général avait été précédé par les plaidoiries des parties civiles, tandis que celles de la défense des prévenus sont intervennues à l’audience du 22 mai 2024.
Le commissaire supérieur Carine Lokeso et ses coaccusés, le brigadier en chef Gérard Tokis Nkumbo et son garde du corps, Franco Bivuala (en fuite), sont poursuivis pour violation des consignes et meurtre de l’activiste pro-démocratie, Rossy Mukendi Tshimanga, tué par balle le 25 février 2018, lors d’une marche du Comité Laïc de Coordination (CLC) qui réclamait la tenue des élections et le départ de l’ex-président Joseph Kabila, à la suite du dépassement du délai constitutionnel.
La Haute cour militaire a dit prendre l’affaire en délibéré pour se prononcer dans le délai de la loi. ACP/