Goma, 25 novembre 2024 (ACP).- Des confessions religieuses du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, ont sollicité lundi dans une déclaration, un moratoire spécial par rapport à la mesure de suppression du formulaire Folio92 (F92), qui leur prive leur fonctionnement en attente de reconnaissance juridique.
« Nous sollicitons un moratoire spécial par rapport aux mesures prises par le ministre de la Justice qui avait annulé le folio 92 (F92) vu que nous sommes dans une zone en guerre, aussi secouée par l’insécurité, surtout que beaucoup de nos temples sont utilisés comme maisons d’accueil aux déplacés de guerre », a déclaré le pasteur Joël Amurani, représentant des confessions religieuses au Nord-Kivu.
« Mais aussi la situation économique ne nous permet pas de nous acquitter de nos devoirs vis à vis de l’Etat à travers le ministère de la justice », a-t-il ajouté.
Il a dit avoir introduit ce plaidoyer aussi, lors de leur rencontre avec la Première ministre Judith Suminwa, lors de sa récente mission à Goma.
Dans leur déclaration, les leaders religieux ont demandé également au gouvernement de s’imposer pour ramener la paix à l’Est de la RDC, car la paix demeure un dénominateur commun sans lequel rien ne peut marcher.
« Nous comme confessions religieuses, demandons au gouvernement de peser de tout son poids afin de mettre fin à la guerre, car lorsqu’il y a la guerre, il n’y a pas moyen de prêcher l’Evangile. Il n’y a pas non plus moyen de tenir des cultes », a ajouté le pasteur Joël Amurani.
En juillet dernier, le ministre de la Justice et garde des sceaux, à travers son secrétaire général Georges Mfulu Mabi, avait instruit des chefs des services Cultes et Associations de son ministère, de supprimer le formulaire Folio (F92), dès réception de son courrier.
Ce formulaire était remis aux demandeurs de personnalité juridique à titre d’accusé de réception jusqu’à l’obtention de ce document.
La suppression du Folio 92 prive des associations et des églises en attente de reconnaissance juridique nécessaire à leur fonctionnement. Ce qui entrave leur capacité à opérer et à servir leurs différentes communautés.
Conformément à l’article 5 de la loi n°004/2001 du 20 juillet 2011, les associations qui soumettent une demande de reconnaissance de la personnalité juridique et ne reçoivent pas de réponse dans un délai de six mois se voient attribuer automatiquement cette personnalité via le Folio 92.
ACP/C.L.