Kinshasa, 29 août 2024 (ACP).- La République démocratique du Congo a sollicité, mercredi, à la Haute Cour militaire, l’annulation de sa condamnation au premier degré de verser à la partie civile (victime) des dommages et intérêts de l’ordre de 115.000 dollars, lors d’une l’audience en appel tenue en son siège.
« Le ministère public n’a jamais été en mesure de démontrer que le préposé Gérard Tokis Nkumbo a réellement tiré sur la personne de Rossy Mukendi. L’infraction principale n’existant pas. Je ne vois pas pourquoi la République devra payer des dommages et intérêts », a plaidé Me Bongi Crispin, avocat de la République.
Il a indiqué que lors de son réquisitoire à l’audience du 9 mai 2024, l’auditeur général, ministère public avait requis la servitude pénale à perpétuité contre les prévenus commissaire supérieur Lokeso Koso et le brigadier en chef Tokis Nkumbo pour violation des consignes et meurtre avec participation criminelle.
«(…) En application de l’article 07 du Code pénal militaire, l’organe d’accusation demande à la Haute cour militaire de condamner le commissaire supérieur Lokeso Koso Carine à une peine unique, la plus forte, celle de servitude pénale à perpétuité assortie de 10 ans de durée minimale de sûreté incompressive, par les deux infractions »
De son côté, le collectif d’avocats de la défense du commissaire divisionnaire adjoint, Carine Lokeso avait fustigé le réquisitoire du ministère public sollicitant la condamnation à mort de sa cliente, d’autant plus qu’il avait soulevé plusieurs irrégularités dans l’arrêt du premier juge, notamment l’absence de motivation et donc par voie de conséquence, la prévenue doit être acquittée.
« Le ministère public au second degré a reconnu que l’arrêt que nous attaquons contient de nombreuses contradictions et insuffisances et les prévenus ont eu raison de le soulever, mais curieusement, dans son réquisitoire, il a sollicité la reconduction de la même peine. C’est ça qui nous inquiète », a plaidé Me Willy Kaluma, membre du collectif d’avocats de Carine Lokeso.
Absence des avocats du prévenu Tokis Nkumbo
La Haute cour militaire a suspendu l’audience, avant de la renvoyer à une date ultérieure afin de permettre au prévenu Tokis Nkumbo et ses avocats, absents de présenter leurs plaidoiries lors de la prochaine audience qui sera suivie des répliques des différentes parties.
Le commissaire supérieur Carine Lokeso et ses coaccusés, le brigadier en chef Gérard Tokis Nkumbo et son garde du corps, Franco Bivuala (en fuite), sont poursuivis pour violation des consignes et meurtre de l’activiste pro-démocratie, Rossy Mukendi Tshimanga, tué par balle le 25 février 2018, devant la paroisse Saint Benoît à Lemba, lors d’une marche du Comité Laïc de Coordination (CLC) qui réclamait la tenue des élections et le départ du président Joseph Kabila, à la suite du dépassement du délai constitutionnel pour l’organisation de l’élection présidentielle en RDC. ACP/C.L.