RDC: la transformation de la mission d’établissement des faits en enquête saluée

Kinshasa, 22 juin 2025 (ACP).- La  transformation de la mission d’établissement des faits  en mission d’enquête pour l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), après sa mise en place par un organe onusien des droits humains, a été saluée, samedi à Kinshasa, par le président d’une institution citoyen,  lors d’un entretien avec l’ACP.

« C’est la suite normale, après la publication du rapport de la mission d’établissement des faits, mise en place par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH), qui s’était penchée sur les questions des droits de l’homme, des crimes et autres violations graves commis dans l’Est du pays, qu’on passe aux enquêtes proprement-dites », a déclaré Paul Nsapu, président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH-RDC).

Il a fait savoir que son institution  va collaborer avec cet organe onusien  dans le cadre de cette deuxième mission, avec ce qu’elle a comme information en matière des violations des droits de l’homme et des crimes graves commis dans cette partie du pays.

Paul Nsapu a précisé, en outre, que la mission d’établissement des faits a été mise en place, en son temps, à l’issue de la décision qui a été prise par le Conseil des Nations Unies aux droits de l’homme, conformément à la Résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’Onu.

Il est revenu, par ailleurs, au rapport de la mission d’établissement des faits qui a relevé, dans sa dernière publication, des horreurs, des tragédies commises dans l’Est du pays, plus précisément au Nord-Kivu et au  Sud-Kivu ainsi qu’en Ituri.

« La publication de ce rapport intervenue lors de la session sur le dialogue interactif renforcé organisée le 16 juin dernier à Genève, en Suisse », a-t-il encore précisé, tout en encourageant le Conseil des Nations Unies aux droits de l’homme, d’aller au-delà de la Résolution 2773, exigeant la fin des hostilités dans cette partie de la RDC et le retrait des troupes rwandaises ainsi que des éléments du mouvement terroriste du M23 dans les zones qu’ils occupent.

Le président de la CNDH-RDC a invité le Conseil aux droits de l’homme de continuer à exercer des pressions et de multiplier des sanctions contre les auteurs de ce conflit qui a endeuillé des millions des populations civiles congolaises, qui a perduré pendant au moins trois décennies d’horreurs et de tragédies dans l’Est du pays.

Rapport de la mission d’établissement des faits

Par ailleurs, dans le rapport de la mission d’établissement des faits, Volker Turk, le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, s’est dit préoccupé par la situation en RDC, depuis des années, tout en partageant le sentiment de tous ses prédécesseurs.

« Aujourd’hui, la situation est encore plus grave et alarmante. Toutes les parties aux conflits dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ont commis des violations ou atteintes aux droits humains, ainsi que des violations du droit international humanitaire », a-t-il martelé

Lisant la conclusion préliminaire de la mission d’établissement des faits, que le Conseil a confié à mon bureau, il y a quatre mois et qui se concentre sur la période  de janvier 2025, il a relevé que des analyses et des enquêtes, menées par cette mission, ont démontré une apparente absence totale de considération pour la protection des civils pendant et après les opérations militaires menées par les   éléments du M23, soutenus par le Rwanda, qui ont utilisé les armées lourdes lors de  leur offensive sur Goma, en janvier dernier, frappant des quartiers densément peuplés et des camps des déplacés. Ce rapport, a-t- il dit,  a relevé plusieurs violations du droit international humanitaire et des crimes qui peuvent etre qualifiés de guerre. ACP/C.L.

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