Kinshasa, 25 novembre 2024 (ACP).- Une ONG a désapprouvé lundi dans un communiqué l’injonction du ministre de la Justice d’enquêter sur des actes du procureur général près la Cour de cassation de la République démocratique du Congo, Firmin Mvonde faisant état d’acquisition d’un immeuble équivalent à 900.000 euros en Europe.
« L’injonction donnée à enquêter sur les actes d’un Procureur général près la Cour de cassation sur l’acquisition d’une maison n’est ni de la compétence du ministre ni d’une autre institution mais de (…) monsieur le Président de la République », a-t-on lu dans le communiqué de presse de l’ONG Action citoyenne pour la bonne gouvernance judiciaire (ACBGJ).
« Un procureur général près la Cour de cassation est un haut magistrat qui a fait carrière de près de 35 ans et dont l’achat d’une maison ne pourrait aucunement paraître comme scandaleux (…) il a droit comme tout citoyen capable, à l’accès au crédit pour acquérir un bien ou pour monter un projet d’avenir. Et en le faisant il n’y a ni scandale ni méprise à la loi ou aux règles éthiques », a poursuivi la source.
Selon ce communiqué, la nouvelle relative à l’achat d’une maison par le procureur général près la Cour de cassation pouvait rester « du domaine du bruit ou des spéculations des réseaux sociaux si un officiel ne s’était pas arrogé le pouvoir de lancer un communiqué à ce sujet » et par lequel il venait d’instruire les services spécialisés de la Présidence et du ministère de l’Intérieur d’enquêter sur cette acquisition.
Pour cette ONG, si l’auteur de l’article et l’autorité ayant donné l’injonction à enquêter ont eu le mérite d’informer le public d’une acquisition normal d’un immeuble par ce haut magistrat, ils ont raté cependant l’occasion de démontrer à l’opinion en quoi l’achat à crédit d’un immeuble par un haut magistrat, carriériste de plus de 35 ans, a violé une quelconque loi ou une éthique de sa profession.
Par ailleurs, Action citoyenne pour la bonne gouvernance judiciaire (ACBGJ) a encouragé les citoyens à dénoncer des faits répréhensibles, sans état d’âme ni acharnement ni haine contre les autres.
Elle a rappelé que pour le cas du procureur général près la Cour de cassation, « seul le Président de la République peut enjoindre l’ouverture d’une enquête et aucune autre autorité ne peut (…) le faire sans risque d’empiéter aux compétences régaliennes du magistrat suprême ».
ACP/C.L.