à l’international
Mahagi, 22 novembre 2024 (ACP).- L’usine « café pacifique » basée à Mahagi à 165 km de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, (Nord-est de la République démocratique du Congo) a prévu d’exporter quotidiennement à l’international 20 tonnes de café à partir de janvier 2025, a appris l’ACP jeudi, lors d’un entretien.
«Notre usine de café pacifique pourra être opérationnelle entre décembre 2024 et janvier 2025. En ce qui concerne l’exportation, elle pourra traiter au moins deux tonnes de café par heure. Par jour nous aurons autour de 20 tonnes de café que nous pouvons exporter au niveau international», a annoncé Pacifique Ketha Upar, responsable de l’usine.
Il a fait savoir que l’usine va travailler en symbiose avec l’autre usine œuvrant dans le même secteur « Kawa Maber » pour mieux capter toute la production de café du territoire de Mahagi et ses environs, afin qu’elle soit bien canalisée dans un circuit officiel pour que la République démocratique du Congo (RDC) soit prochainement alignée parmi les producteurs de café en Afrique et au monde.
Pacifique Ketha Upar, vice-gouverneur honoraire de l’Ituri a relevé que le grand challenge actuellement pour ces genres d’activités économiques c’est le problème de l’électricité qui continue à se poser avec acuité dans cette entité frontière avec l’Ouganda. Il a estimé qu’avec les deux usines de café qui seront opérationnelles à Mahagi, l’Ouganda ne pourra plus s’approprier le café du pays comme il l’a toujours fait depuis plusieurs années.
«Maintenant, le voisin sait qu’il y a deux usines qui vont être opérationnelles. Le contre-pied-là qui s’est installé a fait qu’au moins nos frères et sœurs se retrouvent maintenant dans la culture du café», a-t-il dit.
Impact de la culture du café sur la cohésion nationale
S’agissant de l’impact de la culture du café sur la cohésion sociale, Pacifique Ketha Upar a souligné que ce produit va contribuer à ramener la paix dans cette partie de la RDC.
«Ce café va pratiquement diminuer la violence, ça va ramener la paix parce qu’en ce moment-là quand tu regardes que l’autre gagne bien sa vie avec sa culture de café, ça va enlever dans la tête cette idée belliqueuse de prendre l’arme pour essayer un peu de s’enrichir. Maintenant ils vont s’enrichir à travers leur travail de la houe qui peut être rentable», a-t-il signifié. La non rentabilité des activités économiques a fait qu’à un certain moment la population avait décidé de prendre les armes pour subvenir à leurs besoins quotidiens, a-t-il poursuivi.
«Quand vous regardez tous ces gens qui ont pris les armes, avant tout ils sont les agriculteurs. Mais le fait qu’ils ne se retrouvaient pas, soit il n’y a pas de routes de desserte agricole pour acheminer leurs productions. La première fois ils vendent la deuxième fois qu’ils ne se retrouvent mais quand un aventurier vient les embobiner dans le groupe armé ils y vont malgré eux», a-t-il conclu. ACP/