Kinshasa, 17 juin 2025 (ACP).- La dégradation de la route Kimwenza, commune de Mont Ngafula, ouest de Kinshasa (capitale de la RDC) est à la base d’une baisse des visiteurs dans le site touristique dénommé ”Sanctuaire Lola ya Bonobo », a indiqué un chef de service mardi à l’ACP.
«La route qui commence de la Cité Verte jusqu’à Kimwenza Gare est totalement dégradée, et a un impact négatif sur les activités de notre structure axée essentiellement sur le tourisme. La quasi-totalité de nos visiteurs ces derniers jours ont déserté notre site devenu inaccessible à cause de l’impraticabilité de la route avec ses nids de poule et ses nombreuses érosions», a déclaré Mbuaki Mawete, chef de service éducation mésologique du site touristique ”Sanctuaire Lola ya Bonobo ».
Selon l’éducateur, le parc donne priorité aux écoles, aux étudiants, aux chercheurs et à tous les touristes désireux de visiter des bonobos, un type de singe très proche de l’homme qui ne vit qu’en RDC.
«Si les visiteurs ne fréquentent plus le parc, tout va être bloqué et à cette allure, à la longue, nous allons arrêter toutes les activités», a-t-il ajouté.
Les bonobos, principaux attraits de notre parc, doivent manger tous les jours grâce aux touristes, ils doivent être soignés en cas de maladies, ils doivent être vaccinés pour les protéger contre certaines épidémies, a-t-il fait savoir, avant de s’appesantir sur la baisse vertigineuse du nombre de visiteurs enregistrés.
«Autrefois, avant la détérioration de la route, le parc enregistrait mensuellement une moyenne d’au moins 20.000 visiteurs; à l’heure actuelle, ce chiffre se situe à peine à 1.000 visiteurs, cela démontre clairement l’impact négatif de cette route sur nos activités» a-t-il déploré.
Le bonobo est une espèce de singe très rare dans le monde et très proche de l’homme, il ne vit qu’en RDC à l’instar de l’Okapi. On l’appelle d’ailleurs le cousin le plus proche de l’homme.
«Chez les bonobos, ce sont les femelles qui gèrent les mâles, la femelle porte la grossesse pendant neuf mois et voit ses règles tous les mois, elle passe par la puberté, entre dans la ménopause, elle ne donne qu’un bébé tous les cinq ans», a expliqué Mbuaki Mawete.
C’est une espèce qui doit attirer et être absolument protégée, elle est susceptible de drainer un nombre assez important de visiteurs.
Projet initié par Mme Claudina André, les bonobos étaient internés d’abord dans la commune de Ngaliema au centre Tasok, dans l’enceinte de l’école américaine et lorsque ceux-ci ont commencé à grandir et devenaient de plus en plus sauvages, il se posait un problème d’espace.
«L’Etat nous a cédé cette grande forêt d’une superficie de 50 ares. Tous nos bonobos 72 au total sont logés dans cette grande forêt baptisée ‘’Sanctuaire Lola ya Bonobos’’, ils y vivent en semi-liberté, ce n’est pas un zoo, il est un lieu protégé», a-t-il conclu.
Et 25 bonobos ont été introduits dans leur milieu naturel à Basankusu, dans la forêt équatoriale, située dans la province de l’Equateur. ACP/ODM