Matadi : plaidoyer pour la construction d’un marché des vendeurs de produits usagers

Matadi, 29 octobre 2024 (ACP).- Les vendeurs des produits usagers, communément appelés «bilokos», «Buy low cost», à Matadi, au Kongo Central (sud-ouest de la République démocratique du Congo), ont plaidé auprès des autorités provinciales  pour la construction d’un marché approprié à ce commerce, a appris mardi l’ACP de source administrative.

«Nous plaidons auprès des autorités provinciales pour la création d’un espace approprié à nous les vendeurs et les revendeurs des articles de seconde main. De construire un marché moderne, parce que nous vendons nos marchandises dans de mauvaises conditions. Mais aussi nous courons les risques lorsque nous vendons suite à notre exposition à la route», a indiqué  Fabrice Pierre Maluvila, président du marché de bilokos de Safari à Matadi.

Il a estimé que le gouvernement provincial peut construire aussi ses propres dépôts aux prix normaux et créer un marché dans un bon endroit afin de faciliter la vente de ces articles de plus en plus sollicités. 

«Les dépôts que nous occupons sont créés par des particuliers et nous payons très cher le loyer. Par jour, nous payons 30 dollars», a-t-il relevé.

«Nous vendons nos marchandises dans les couloirs de Paradoxe, au bord de la route nationale, et nous éprouvons d’énormes difficultés à bien exposer. Nous vendons presque confinés dans des terrasses, nous souffrons beaucoup avec la  poussière. C’est pourquoi, nous demandons aux autorités provinciales de créer pour nous un marché d’articles de seconde main, un bon marché pour que nous puissions vendre en toute tranquillité, car ici, nous courons beaucoup de risques liés à la poussière et aux accidents de véhicules», a renchéri Mme Nadine Matadi, une autre vendeuse de bilokos.

Fabrice Pierre Maluvila a pour sa part fait savoir que les bilokos vendus proviennent de l’Europe, des Etats-Unis et du Canada. C’est souvent des meubles, des appareils électroménagers et même des boites de conserve. Il a toutefois fait remarquer, en ce qui concerne les appareils électroménagers, que «ceux qui proviennent de l’Europe sont utilisés sans problème ici chez nous, parce qu’en Europe, on utilise le courant de 220 volts comme nous, tandis que les appareils qui proviennent des Etats-Unis et du Canada sont difficiles à utiliser ici, parce qu’aux Etats-Unis et au Canada, on utilise le courant de 110 volts. Pour utiliser leurs appareils, il faut installer un transformateur et un élévateur».

Les articles de seconde main, notamment les réchauds, fers à repasser, matelas, tapis, télévisions sont préférés à Matadi par rapport aux articles vendus aux magasins à cause de leur durabilité et leur fiabilité. Ils sont importés à bord des véhicules d’occasion et conteneurs déchargés aux ports et constituent une véritable occupation pour les jeunes en quête d’emploi. 

Avec l’accroissement de la demande, ces articles connaissent également une évolution du prix. C’est le cas d’un fer à repasser qui est passé de 10 dollars à 12 dollars, d’un réchaud de deux plaques passé de 20 dollars à 25 dollars et d’un matelas de trois places passé de 150 dollars à 200 dollars, bien que ces prix sont toujours négociables. ACP/C.L.

Fil d'actualités

Sur le même sujet