RDC: appel à l’investissement des capitaux nationaux dans le secteur bancaire

Kinshasa, 20 mai 2025 (ACP).- Un appel à mettre en place des mécanismes adéquats susceptibles d’inciter des investisseurs nationaux à drainer les capitaux dans le secteur bancaire, a été lancé auprès du gouvernement de la République démocratique du Congo, par un économiste qui s’est confié mardi à l’ACP.

«Nous lançons cet appel pour inciter les pouvoirs publics à mettre sur pied, une politique incitative permettant aux investisseurs nationaux de drainer leurs capitaux vers le secteur financier vital de notre économie marquée par le monopole des banques étrangères, seules opératrices dans ce domaine où s’affrontent les enjeux de notre souveraineté monétaire», a déclaré Donatien Kila, économiste et ancien gérant d’une agence bancaire à capitaux congolais.

Selon cet expert, au regard du faible taux de la bancarisation de l’économie congolaise, les besoins d’investissement dans le secteur bancaire demeurent énormes devant l’afflux des investisseurs qui se bousculent au portillon.

Il a souligné qu’avec l’appui de l’Etat, les opérateurs économiques crédibles, disposant des capacités financières et dotés des qualités managériales confirmées peuvent se constituer en sociétés anonymes conformément aux dispositions de la Banque nationale du Congo pour faire face à cette rude concurrence dans ce secteur.

«Les pouvoirs publics doivent accorder à cette branche naissante, certains avantages pour lui donner des moyens de pouvoir décoller et de s’insérer dans le circuit bancaire pour émerger. Il s’agit notamment des exonérations fiscales, l’orientation de quelques opérations publiques de l’Etat, la domiciliation de certaines transactions publiques au sein de cette nouvelle banque», a-t-il ajouté.

L’économiste a poursuivi «quant à sa pérennité et son émergence, il reviendra aux administrateurs et gestionnaires de cette nouvelle institution bancaire de veiller au strict respect des dispositions de la Banque centrale en matière de gestion de l’épargne publique et d’une sélection judicieuse dans la politique des crédits».

Toute conduite contraire à la rigueur de gestion orthodoxe conduirait inévitablement la nouvelle banque privée à capitaux nationaux à une faillite qu’ont connue beaucoup d’institutions bancaires disparues du paysage bancaire de notre pays, a prévenu cet ancien directeur d’une agence bancaire.

Il existait en RDC, plusieurs banques privées et étatiques à capitaux nationaux gérées par des fils du pays, aujourd’hui toutes ont disparu après avoir fait faillite. Quelques-unes n’ont pas survécu après les pillages tristement célèbres de 1992 à cause de l’insolvabilité des clients qui avaient contracté d’énormes dettes, d’autres ont été simplement liquidées pour mauvaise gestion interne par la Banque centrale afin de sécuriser l’épargne des déposants et préserver la paix sociale, a-t-il rappelé.

Diplômé en 1975 de l’Université nationale du Zaïre (UNAZA) en économie monétaire et relations internationales, Donatien Kila Nghem a œuvré pendant 23 ans au sein de la banque de Kinshasa (NBK) assumant diverses responsabilités.

En 1999 il intègre la banque de crédit BIC qui ouvrait ses guichets à Matadi, à cette occasion il contribuera en tant que responsable dans la mise en place et traitement des opérations de l’actuel guichet unique pour le compte de la Direction générale des douanes et accises (DGDA).

Il parachèvera sa carrière au sein de la Société congolaise de pêche (Socope) où il exercera pendant 6 ans le mandat d’Administrateur directeur général adjoint chargé des finances.

ACP/ODM

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