Sommet d’affaires USA -Afrique : la RDC pour la digitalisation des données géologiques

Kinshasa  24 Juin 2025(ACP).- La digitalisation des données géologiques de la République démocratique du Congo, souvent éparpillées à travers le monde, a été évoquée au  Sommet d’affaires USA -Afrique tenu à Luanda en Angola, a indiqué le ministre des Mines lors d’une interview accordée à l’ACP, à son retour à Kinshasa.

« Il a été également question, à ce sommet, dans le secteur minier en particulier, des enjeux liés à la géologie et à l’exploration : il s’agit de mieux connaître ce que recèle notre sous-sol, avant de lever des fonds sur les marchés internationaux. Avec certains partenaires américains, nous avons aussi évoqué la digitalisation des données géologiques, souvent éparpillées à travers le monde. Vous savez qu’à l’époque coloniale, sous l’administration belge, de nombreuses données sur la géologie de notre pays ont été collectées et sont encore conservées ailleurs », a déclaré à l’ACP, le ministre des Mines, Kizito Pakabomba, en provenance de Luanda, où s’est tenu le  17ème  sommet d’affaires Etats Unis -Afrique.

S’agissant du projet de « Corridor de Lobito », selon le ministre, celui-ci servira à l’évacuation des minerais de la RDC vers l’océan Atlantique, ce qui permettra ainsi une ouverture vers les marchés des consommateurs.

Il a été également question de la nécessité de promouvoir la transformation locale des minerais congolais.

« Nous ne voulons plus exporter uniquement des minerais bruts. Conformément à la vision du Chef de l’État et aux engagements qu’il a pris, la transformation sur place constitue un levier majeur de création d’emplois », a fait remarquer le ministre.

« L’exploitation de ce corridor favorisera aussi la mise en place de zones économiques spéciales et agricoles au bénéfice d’une transformation locale laquelle permettra également de créer de la valeur ajoutée et d’accroître les recettes du budget national », a-t-il ajouté.

La RDC œuvre, à cet effet, pour reprendre la propriété des données géologiques, à les rapatrier et à les digitaliser, afin qu’elles soient accessibles et exploitables sur place au pays.

« Le sommet de Luanda était également une occasion d’échanges sur les questions de paix en RDC qui fait actuellement face à une guerre d’agression  dans l’Est,  une guerre motivée par des intérêts économiques, en particulier le pillage de ressources naturelles », a martelé le ministre congolais des Mines.

Un lien indissociable entre Paix et le développement évoqué

« Nous avons évidemment évoqué la question de la paix, en soulignant qu’un Congo pacifié est une condition sine qua non pour l’épanouissement des investissements. A ce propos, il a été fait mention des efforts déployés par les USA, à travers une initiative en cours, dont la signature d’un premier accord est attendue pour le 27 du mois en cours », a indiqué pour sa part, Aimé Boji, ministre d’État en charge du Budget.

Cet accord, a-t-il dit, devra être suivi d’autres instruments complémentaires, afin de créer les conditions d’une paix durable, sans laquelle le développement tant espéré resterait hors de portée. « Ainsi, un lien indissociable entre  la paix et le développement a constitué un point d’intérêt majeur dans plusieurs panels et attiré l’attention de nombreux participants », a-t-il renchéri.

                            Aimé Boji ministre d’État en charge du Budget

Selon lui, le corridor de Lobito entraînera le développement d’un écosystème d’activités économiques, notamment les activités agricoles, des unités de production, des infrastructures et de  transformation de produits agricoles. Une fibre optique sera également déployée, dans le but d’améliorer l’accès à Internet des populations de la RDC.

« C’est donc un programme d’envergure qui se développe autour de ce corridor, et tel est l’intérêt stratégique de la RDC dans sa participation à ce sommet », a-t-il précisé.

Énergie, première condition pour exploitation du corridor Lobito

« Dans l’exploitation de ce corridor, la question énergétique est fondamentale. Le transport ferroviaire lui-même est tracté par l’électricité ; ce qui signifie qu’il est indispensable de s’assurer de la disponibilité énergétique. Il fallait donc établir une coopération entre les deux pays, l’Angola et la RDC, pour cette dimension essentielle (…) Il est crucial d’aborder cette question dès le départ, car l’énergie constitue la condition numéro un pour l’exploitation effective du corridor », a affirmé Teddy Luamba, ministre de l’Energie et ressources hydrauliques.

«  Et je pense que c’est justement la raison principale de notre participation : analyser les activités connexes à la voie ferrée et au transport sur ce corridor, en particulier la problématique énergétique. Actuellement,  les deux pays, l’Angola et la RDC disposent d’un fort potentiel énergétique. Le premier a beaucoup investi dans des centrales hydroélectriques, et se retrouve aujourd’hui avec un excédent d’énergie. La RDC, de son côté, relance plusieurs projets stratégiques dans le domaine de l’électricité »,  a-t-il expliqué.

Tenu au début de la  semaine à Luanda, en Angola, le 17ème   sommet des affaires USA -Afrique visait la promotion des échanges commerciaux entre les Etats Unis d’Amérique et l’Afrique. Les chefs d’État et de gouvernement,  les investisseurs ainsi que plusieurs délégués américains avaient pris part à ce sommet. ACP /

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