RDC : la sous-exploitation de l’océan Atlantique à Muanda évoquée dans un colloque

Kinshasa, 19 février 2025 (ACP).-La problématique de la sous-exploitation de l’océan Atlantique à Muanda et des défis du management entrepreneurial, ont été évoqués dans un colloque à l’Université du Cepromad (UNIC), à Muanda, province du Kongo Central (sud-ouest de la République démocratique du Congo), a appris l’ACP mercredi de source universitaire.

« Nous nous retrouvons ici pour discuter de la problématique spécifique de la sous-exploitation de l’Océan Atlantique à Muanda et des défis du management entrepreneurial dans ce contexte. Le territoire de Muanda, située dans la province du Kongo Central, est un territoire côtier aux vastes potentialités. Cependant, l’Océan Atlantique, qui borde cette région, reste malheureusement sous-exploité en termes de ressources maritimes et d’activités économiques qui pourraient en découler », a déclaré Emery Mbiya Lumbala, enseignant à l’UNIC, joint au téléphone par l’ACP.

« Pourtant, cet océan est une véritable richesse, capable de nourrir, de créer des emplois et de propulser Muanda et tout le Kongo Central vers un avenir plus prospère. L’un des plus grands défis que nous rencontrons est la capacité à mettre en place un management entrepreneurial innovant, capable de mobiliser ces ressources naturelles de manière durable et productive », a-t-il ajouté. 

Le manque de structures adéquates, la faible collaboration entre les secteurs publics et privés, ainsi que l’absence de formations adaptées dans les milieux universitaires, contribuent largement selon lui, à cette situation de sous-exploitation.

L’intervenant a signifié que les défis du management entrepreneurial à relever à Muanda sont notamment le manque d’infrastructures et de technologies appropriées, « l’Océan Atlantique recèle des ressources naturelles comme la pêche, le tourisme, et même les énergies renouvelables marines », a-t-il dit.

Cependant, l’absence d’infrastructures modernes notamment les ports, les installations de traitement des produits de la mer, les systèmes de transport entrave le développement de ces secteurs.

Il a souligné l’absence de formation spécifique et de gestion des ressources maritimes, en disant que « nos universités et établissements d’enseignement supérieur, bien qu’en pleine évolution, ne forment pas suffisamment de professionnels spécialisés dans la gestion des ressources maritimes ».

« Le manque de formations en gestion durable des océans, en tourisme maritime ou en technologies maritimes est un frein au développement entrepreneurial. La faiblesse des partenariats public-privé, un autre facteur limitant est la faiblesse des collaborations entre les entreprises privées, les autorités locales et les chercheurs. Les initiatives privées dans la pêche, le tourisme ou les énergies maritimes restent souvent isolées, sans soutien gouvernemental ni aides financières nécessaires », sont aussi autant de défis qu’il a évoqués.

Une réglementation insuffisante limitant la capacité des entrepreneurs à investir

Vue des participants

Par ailleurs, le docteur Emery Mbiya Lumbala a évoqué la problématique d’une réglementation insuffisante inhibant la capacité des entrepreneurs à investir dans ce secteur maritime.

« La gestion des ressources naturelles maritimes à Muanda et dans le Kongo Central souffre de problèmes de gouvernance. Une réglementation insuffisante ou mal appliquée limite la capacité des entrepreneurs à investir dans les secteurs liés à l’océan », a-t-il épinglé, en formulant les recommandations pour exploiter l’Océan Atlantique comme levier pour le développement du territoire de Muanda et du Kongo Central.

Il s’agit de renforcer les infrastructures maritimes et logistiques. « Pour exploiter pleinement le potentiel de l’Océan Atlantique, il est primordial d’investir dans des infrastructures modernes, comme des ports en eau profonde, des entrepôts frigorifiques pour la conservation des produits de la mer, et des installations de transformation », a-t-il dit. 

Cela pourrait selon lui, stimuler la pêche industrielle et artisanale, tout en offrant des opportunités d’exportation.

Il est aussi question dans ces recommandations de développer des programmes de formation spécialisés dont les universités de la région doivent intégrer des programmes de formation sur la gestion des ressources maritimes, l’économie bleue, la gestion durable des océans, le tourisme côtier, et les technologies maritimes.

L’établissement de partenariats avec les institutions académiques internationales recommandé

L’intervenant à ce colloque a, en outre, suggéré l’’établissement de partenariats avec des institutions académiques internationales qui pourrait également permettre de bénéficier des meilleures pratiques mondiales.

« D’encourager les investissements privés et publics dans l’exploitation durable de l’Océan Atlantique et des politiques incitatives doivent être mises en place pour encourager les investisseurs privés à développer des projets dans les secteurs maritimes », a-t-il estimé. 

En parallèle, a-t-il précisé, les autorités publiques doivent créer un environnement favorable en révisant les réglementations pour les rendre plus transparentes et attractives, tout en garantissant une gestion responsable des ressources maritimes.

Le docteur en management opérationnel et stratégique a recommandé aussi la promotion de la recherche et l’innovation dans l’économie bleue en soutenant la recherche scientifique sur les écosystèmes marins et les innovations dans les technologies maritimes. 

Cela permettra non seulement de mieux comprendre les ressources naturelles de l’Océan Atlantique, mais aussi d’identifier de nouvelles voies pour les exploiter de manière responsable et durable, mais aussi la mise en place des zones économiques spéciales pour les activités maritimes.

« La création de Zones économiques spéciales (ZES) dédiées à la pêche, au tourisme maritime ou aux énergies renouvelables maritimes pourrait attirer des entreprises spécialisées, générer des emplois et contribuer à la diversification de l’économie locale », a-t-il ajouté.

Renforcer la gouvernance et la gestion des ressources maritimes, en mettant sur pied un cadre juridique plus strict et une meilleure gouvernance des ressources naturelles maritimes sont nécessaires selon lui, pour éviter la surexploitation de l’océan tout en favorisant son développement. 

« Cela inclut des initiatives pour la protection des écosystèmes marins, le contrôle de la pêche illégale et la promotion de la durabilité des ressources. Nous invitons les autorités politico-administratives, les opérateurs économiques de prendre leurs inscriptions à l’Université du CEPROMAD pour avoir une dose du management car dit-on, on gère une entreprise publique ou privée qu’en manager », a -t- il expliqué.

Ce colloque axé sur « l’entrepreneuriat dans les milieux universitaires : les défis du management entrepreneurial face à la sous-exploitation de l’Océan Atlantique à Muanda » a été organisé du 15 au 18 février consécutivement aux Universités du Cepromad de Matadi et de Muanda dans la province du Kongo Central par le président exécutif national des Universités et Instituts Supérieurs privés-agréés de la RDC, le professeur émérite Oscar Nsaman -O-Lutu dans le cadre de la continuité du colloque international sur l’entrepreneuriat qui s’est tenu au Centre Financier de Kinshasa en décembre 2024 sous la direction de la professeure Marie-Thérèse Sombo, ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU).

ACP/C.L.

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