Kinshasa, 10 octobre 2023 (ACP).- Le gouvernement de la République démocratique du Congo s’efforce à améliorer la transparence dans la politique des différentes banques commerciales en vue de mieux accompagner les personnes évoluant dans le domaine de l’entrepreneuriat.
Les stratégies pour contracter un crédit et comment le rembourser, l’importance de la création d’une banque agricole, la contribution des institutions qui accompagnent les entrepreneurs congolais dans le développement socio-économique de la République démocratique du Congo, ont été évoquées par M. Jean-Jacques Lumumba, expert banquier lors d’un entretien jeudi.
Question 1:En matière d’encadrement des jeunes entrepreneurs, quelles sont les stratégies utilisées pour l’octroi de crédit et de son remboursement ?
Réponse de Jean -Jacques Lumumba : L’octroi des crédits repose essentiellement sur la capacité des entrepreneurs à générer des revenus et à faire des bénéfices. Ils doivent donc avoir une capacité d’autofinancement positive afin d’attirer les financements des banques commerciales et pourquoi pas d’autres banques d’investissement dont le pays ne dispose pas encore. Au-delà de la capacité de remboursement, les entrepreneurs souffrent pour la plupart de l’insuffisance de sûreté où cautions pour garantir les crédits sollicités auprès des banques. D’où la création des fonds de garanties et leur exploitation efficace devrait être l’un des piliers importants dans les stratégies du gouvernement pour soutenir les jeunes entrepreneurs.
Question 2: Une certaine opinion recommande la création d’une banque de crédit agricole en vue de propulser la jeunesse et répondre au besoin alimentaire. Est-ce qu’elle tient debout ?
Réponse : La RDC a besoin d’avoir une indépendance et une autonomie dans la création et la gestion des banques commerciales où d’investissement. Les banques qui étaient, il y a peu, à capitaux essentiellement congolais, ont connu tout récemment l’ouverture à des capitaux étrangers. Ce qui ne renforce pas l’autonomie congolaise dans la gestion. Il y a donc lieu que le gouvernement congolais en fasse une question d’intérêt national afin de financer la politique agricole et d’investissement par des banques et institutions financières contrôlées essentiellement par des intérêts congolais.
Question 3 : Vous êtes expert banquier, comment évaluez-vous aujourd’hui la contribution des institutions qui accompagnent le secteur de l’entrepreneuriat des jeunes, notamment ANADEC, FOGEC, ARSP, dans le développement socio-économique du pays ?
Réponse : Ces trois institutions que vous venez d’évoquer ne sont pas des institutions financières. Elles accompagnent les entrepreneurs congolais dans les aspects techniques relatifs à leurs attributions. Ce qui n’est pas négligeable, mais cela reste insuffisant car ce dont les entrepreneurs ont besoin est au-delà de l’encadrement des jeunes entrepreneurs. ACP/ JF