Kinshasa, 07 juin 2024 (ACP).- Un chercheur camerounais a été plébiscité « forestier scientifique de l’année 2024 » par ses collègues du Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, en marge de la 20ème réunion des parties pour le bassin du Congo (RPD20).
« Nous avons pensé lui faire une agréable surprise pour lui dire au revoir. Il fait partie des exceptions qui confirment cette assertion. Il a commencé des enquêtes au sein de sa famille, inspirant ainsi ses enfants dont cinq sont devenus ingénieurs, parmi lesquels trois ingénieurs forestiers », a déclaré Hervé Martial Maidou, secrétaire exécutif de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (Comifac) qui l’a connu il y a 28 ans.
« Il a été une source d’inspiration et de motivation aussi bien au sein de sa famille que de son service. C’est un modèle qui m’a permis d’être ce que je suis aujourd’hui. Nous avons travaillé en 1998 sur les principes, critères, indicateurs et vérificateurs des organisations internationales (OAB et OIBT). Nous avons très rapidement produit l’état des forêts du bassin du Congo où j’étais agent de collecte des données de mon pays, la RCA », a-t-il dit.
Parlant de bons et mauvais souvenirs dans l’exercice de sa profession, Richard EBA’A ATYI a mis l’accent sur le fait que ses recherches ont permis de faire le plaidoyer sur les questions liées à l’état des forêts du bassin du Congo. « Mes collègues ont fait de moi « forestier scientifique de l’année 2024 à l’occasion de mon départ à la retraite et ont reconnu mes compétences, ayant contribué et permis de fixer le cadre technique de la gestion forestière en termes des décisions concernant l’aménagement forestier », a-t-il reconnu.
«Cela concerne également mes contributions sur le volet économique , ayant démontré que nos forêts pouvaient être mieux valorisées et mieux apporter à nos Etats du bassin du Congo et aux populations locales, si nos gouvernants faisaient montre d’une bonne gouvernance interne même au niveau internationale », a ajouté Richard EBA’A ATYI,qui s’est dit touché par cette reconnaissance, tout en pensant aux autres collègues décédés avant la fin de leur carrière. « J’ai pensé à d’autres qui n’ont pas eu la possibilité ou la grâce d’aller à la fin de leur carrière dans chacun des pays de la sous-région. J’ai donné l’exemple de Vincent Kasuku qui travaillait avec nous ici et là et qui est décédé », a-t-il regretté.

Une vue des participants
Satisfait de voir que les ministres des pays de la sous-région et d’autres ont exploité les données qu’ils ont produites, Richard EBA’A ATYI a également fait savoir que le capital forestier du bassin est utile aussi bien pour le monde entier que pour nous même. « Si les forêts stabilisent le climat, mais c’est nous qui sommes dans les pays pauvres qui souffrons aussi le plus possible des changements climatiques. Ce n’est pas seulement un bien qu’on fait à la communauté internationale mais aussi un bien que nous faisons à nous même en conservant les forêts. Il faut négocier, et c’est là, ou il y a des travaux scientifiques qui montrent la valeur de nos écosystèmes et il faut qu’on mette cela devant dans les négociations où il faut donner des preuves », a-t-il souligné.
Le chercheur Richard EBA’A ATYI a, à cette occasion, recommandé aux Etats de la sous-région de donner priorité au renforcement des capacités des jeunes. « Nous avons une jeunesse dynamique et intelligente mais de fois le renforcement des capacité ou l’éducation n’est pas une priorité en qualité et en quantité, et dans leur prise de décision qu’ils utilisent aussi des résultats des sciences, tout en considérant des évidences scientifiques et en évitant des décisions basées sur des impressions », a-t-il expliqué, avant d’insister sur la référence aux résultats des études scientifiques dans la prise de décisions politiques. ACP/