Kinshasa, 13 juin 2025 (ACP).- L’humanité entière, les Etats et les gouvernements ont été invités à s’impliquer pour mettre fin aux conflits dans la région de grands Lacs, particulièrement dans l’est de la République démocratique du Congo pour profiter de son potentiel environnemental, a appris l’ACP jeudi de source officielle. « La voix de la République démocratique du Congo a aussi été entendue sur la question du retour de la paix. J’ai insisté sur le fait que la RDC possède un potentiel environnemental unique capable de sauver l’humanité. Nous ne pouvons pas y parvenir totalement si nous sommes obligés de nous focaliser sur la guerre dans l’est du pays. L’humanité toute entière, les Etats et les gouvernements ont le devoir moral de s’impliquer pour mettre fin aux conflits dans la région des grands Lacs », a déclaré à l’ACP, la ministre d’État de l’Environnement, Ève Bazaiba, à son retour de Nice, en France. « Quand la République démocratique du Congo connaîtra une paix durable, elle pourra jouer pleinement son rôle dans la sauvegarde de l’humanité », a-t-elle ajouté, avant de soutenir que « Protéger la nature, c’est protéger l’homme.
Mais protéger la RDC, c’est sauver l’humanité ». Après avoir représenté le Chef de l’Etat à la conférence sur l’océan ouvert le 9 juin à Nice (France), ministre d’État en charge de l’Environnement, a fait savoir que plusieurs sujets ont été abordés, entre autres, les questions liées au réchauffement climatique et à la pollution marine. « Je dois d’abord souligner que la mission que j’ai effectuée à Nice visait à représenter personnellement le Chef de l’État. (…) La montée des eaux était abordée à la rencontre de Nice. La conséquence directe du réchauffement climatique et ses corollaires sur la planète qui se réchauffent. Ensuite, la question de la pollution marine, la mer et les eaux. De millions de personnes vivent autour des océans, notamment dans les îles, et la RDC dispose d’une ouverture sur l’océan Atlantique d’environ 40 km, avec près de 9 500 km² d’espace maritime, du plateau continental et de notre zone contiguë. Ces zones abritent d’immenses ressources aquatiques et halieutiques, aujourd’hui menacées par la pollution », a-t-elle fait savoir. La ministre Bazaiba a, cependant, souligné que lors de sa prise de parole, elle a insisté sur la nécessité de lier la protection des forêts à celle des eaux car, c’est une notion qui ne peut être dissocié. « Grâce à nos forêts situées au cœur du bassin du Congo devenu aujourd’hui le premier poumon de la planète, nous rendons un service inestimable à l’humanité : absorption des gaz polluants, réduction de la température mondiale, et lutte contre la montée des eaux », a-t-elle expliqué. S’agissant de l’utilisation des plastiques, Eve Bazaiba a martelé sur l’importance de réfléchir entre producteurs et consommateurs en vue de mettre fin au cycle de vie de ce matériel. « Les plastiques ont fait également l’objet de discussions à Nice. Il ne s’agit pas seulement des bouteilles, mais aussi des plastiques utilisés pour les ornements, les véhicules, les avions, les ustensiles de cuisine, les jouets, les meubles, les pneus. La RDC, comme beaucoup de pays africains, est consommatrice. Il est temps, pour les producteurs comme pour les consommateurs, de réfléchir ensemble à la fin du cycle de vie des plastiques. Certains persistent plus de 100 ans, ils polluent les sols, contaminent l’atmosphère, polluent l’oxygène et détériorent l’eau et provoquent des maladies. Il faut donc réfléchir collectivement à leur gestion », a-t-elle interpellé, avant de souligner qu’il y a lieu d’engager des réflexions sur la promotion des emballages biodégradables pour ainsi limiter les dégâts.
La mise en place d’une économie circulaire envisagée
Par ailleurs, le ministre d’Etat en charge de l’environnement a envisagé la mise en place d’une économie circulaire et non, une interdiction immédiate au risque de provoquer des répercutions sur l’emploi et l’économie. « Nous allons vers une économie circulaire, et non vers une interdiction immédiate. En RDC, il y aura un niveau de pollution tolérable. Pour l’eau, les entreprises minières, agroalimentaires ou brassicoles qui déversent leurs déchets dans le fleuve devront désormais traiter leurs eaux usées. Pour l’air, les usines minoteries et cimenteries devront respecter les seuils admissibles de pollution atmosphérique », a-t-elle dit. « Des capteurs seront installés dans toutes les installations classées. Dès qu’une entreprise dépasse le seuil, elle devra payer, comme avec un compteur d’eau ou d’électricité. Mais il faut aussi changer les mentalités », a fait remarquer la ministre d’État qui a plaidé pour une sensibilisation de chaque citoyen. Ouvert depuis le mardi 9 juin, la troisième Conférence des Nations Unies sur l’océan va se clôturer le vendredi 13 juin à Nice en France. L’objectif principal poursuivi dans ces assises était de renforcer la mobilisation mondiale en faveur de ce « bien commun de l’humanité », poumon bleu et puits de carbone de la planète, confronté à des défis croissants, de l’acidification liée aux changements climatiques en passant par les pollutions diverses et la pêche illicite. ACP/