Environnement : des réformes en matière d’infractions relatives aux espèces de faune sauvage recommandées

Kinshasa, 23 Février 2024 (ACP).- Des réformes des textes légaux, en matière d’infractions relatives aux espèces de faune sauvage, en République démocratique du Congo, par ricochet, les lois environnementales ont été recommandées par un chercheur congolais dans le premier numéro de la Revue juridique sur la criminalité environnementale (RJCE) de l’Université pédagogique nationale, (UPN) consultée vendredi par l’ACP. « Pour une répression efficace et effective de l’infraction relative à l’exercice du commerce international illégal des espèces de faune sauvage, il est utile et indispensable de procéder aux réformes des textes légaux en matière d’infractions relatives à ces espèces en RDC et, par ricochet, les lois environnementales dans leur globalité dans la mise en place directe de leurs mesures d’application », a déclaré Jeremy-Walter Bulashe Ntagalanda, chercheur congolais. Pour ce chercheur, il est également question de vulgariser les textes de lois relatifs à la protection des espèces de faune sauvage et leur traduction en langues locales, d’allouer des moyens financiers conséquents dans la chaîne pénale des acteurs de la justice concernant la protection de faune sauvage. Le renforcement régulier des capacités des acteurs et la collaboration entre ces derniers dans la recherche et la constatation des crimes liés aux espèces de la faune sauvage, figurent parmi les perspectives dégagées M. Bulashe qui est également avocat au Barreau du Nord-Ubangi. Sa publication scientifique est intitulée « La répression de l’infraction relative à l’exercice du commerce international illégal d’espèces de faune sauvage en droit congolais».

Lutte contre le braconnage

Par ailleurs, les professeurs Flagauthier Mujinga wa Mwenze et Blaise- Pascal Ntirumenyerwa ont,  dans leur article scientifique intitulé : « Le braconnage dans les zones de conflits en Afrique, une analyse à cheval du droit international humanitaire et du droit de l’environnement », préconisé l’application rigoureuse des règles du droit international humanitaire et  de l’environnement  pour lutter contre le braconnage en zones de conflits armés en RDC et en Afrique. Ils ont soutenu que le braconnage et le trafic illicite d’espèces sauvages en Afrique centrale et australe, constituent un véritable fléau pour les espèces sauvages menacées et un danger pour la sécurité internationale. Ils ont affirmé, au long de leur article scientifique que : « le commerce illicite d’espèces sauvages est une source de revenus pour le groupes terroristes et extrémistes. L’ivoire par exemple aurait financé certains groupes rebelles d’Afrique centrale ».

Nécessité de renforcer le fonds d’intervention pour l’environnement

En outre, les étudiants chercheurs, Élie  Ahadi Byumanine et Mon Espoir Mugisho Ntahaliza qui ont publié sur « La protection des espèces sauvages en temps de conflits armés en RDC », ont suggéré de renforcer le fonds d’intervention pour l’environnement et de la dépollution de l’espace naturel concerné par les conflits armés. Selon cette recherche scientifique, les mesures nationales devraient être confortées par des mesures internationales pour compenser les limites étatiques pour les crimes d’une certaine envergure. Dans ce sens, l’extension des compétences de la CPI serait d’un atout éclatant pour réprimer les crimes liés aux espaces sauvages, sans exception, aux dommages causés aux êtres humains.

Ils ont aussi suggéré, la nécessité d’instauration de juridictions permanentes pour assurer la protection de l’environnement en général et des espèces sauvages en particulier, en temps de conflits armés. La Revue juridique sur la criminalité environnementale a été lancée officiellement, samedi 17 février 2024 à l’UPN pour publier les travaux de recherches focalisés sur la criminalité environnementale en RDC et en Afrique. Son premier numéro, lancé sur le marché, comporte 15 articles scientifiques des professeurs d’universités pour la plupart, en vue de promouvoir le droit de l’environnement et de contribuer à la réduction de la criminalité environnementale. ACP/

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