Kinshasa, 2 avril 2025 (ACP).- La viabilité économique de la production locale des moustiquaires imprégnées a été évoquée dans une réunion mardi, à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), en vue de renforcer la lutte contre le paludisme dans le pays, a appris l’ACP d’un communiqué du ministère de la Santé publique. « Bien que le vaccin contre le paludisme soit en cours d’exploration, les moustiquaires imprégnées restent un moyen de prévention plus abordable et efficace contre la maladie. L’un des points essentiels discutés lors de cette réunion a été la viabilité économique de la production de moustiquaires localement », a-t-on lu.
« Leur coût réduit permet une couverture plus large, surtout dans les zones rurales, et constitue un complément essentiel aux efforts de lutte contre le paludisme », a ajouté la source. Selon le document, cette initiative de production envisagée inclut la construction d’une usine capable de produire jusqu’à 30 millions de moustiquaires par an, ce qui représenterait environ 15% de la production mondiale, tout en contribuant significativement à la réduction du taux de mortalité lié au paludisme en RDC. « Cette production locale ouvrirait également la voie à la création de milliers d’emplois et au développement de filières industrielles connexes, notamment dans le domaine du textile, des plastiques et des produits chimiques », a indiqué le communiqué.
La même source a noté que la mise en œuvre de ce projet se poursuivra dans les semaines à venir avec un focus particulier sur la faisabilité économique et les modalités de production. Elle a indiqué, bien que la rentabilité immédiate de cette production ne soit pas garantie, notamment en raison des coûts liés aux matières premières et à la logistique, que le projet s’inscrit dans une vision à long terme, visant à assurer une indépendance sanitaire et à réduire les vulnérabilités face aux crises sanitaires mondiales, comme l’a montré la pandémie de COVID-19. Le communiqué du ministère a également précisé que la production locale ne se limitera pas uniquement à la fabrication de moustiquaires, mais pourrait servir de catalyseur pour le développement d’autres secteurs industriels essentiels pour l’économie congolaise. M. Matthieu Lamiaux, directeur associé senior de l’entreprise Boston Consulting (BCG) cité dans le communiqué, a souligné que la production locale présente des défis financiers, et constitue un atout stratégique majeur pour le pays à moyen et long terme. Le ministre de la Santé et de l’Industrie ont salué la collaboration avec Boston Consulting et les différents ministères impliqués, notamment les Finances, pour leur soutien dans cette démarche ambitieuse.ACP/