Inongo, 09 septembre 2024 (ACP).- Le littoral de la ville d’Inongo sur la rive orientale du lac Maï-Ndombe dans le Sud-ouest de la République démocratique du Congo, est menacé par la surexploitation du sable et constitue une crise environnementale alarmante, a appris lundi l’ACP de source locale.
«Des observations montrent que certaines personnes exploitent le sable des rives du lac Maï-Ndombe sans autorisation. Cela est dû, en grande partie, à la modernisation de la ville d’Inongo et cette exploitation du sable entraîne une érosion accélérée. Cette érosion dégrade non seulement les habitats naturels, mais compromet également les infrastructures essentielles de la ville», a déclaré l’abbé Jean Paul Lokutu Ikaw, membre de la société civile environnementale.
«Les habitants d’Inongo sont de plus en plus préoccupés par la sécurité de leur environnement. L’érosion des rives entraîne la perte de terres agricoles, menaçant ainsi la sécurité alimentaire de la population. De plus, les inondations deviennent plus fréquentes, mettant en péril les maisons et la route principale, le boulevard Lumumba», a précisé l’abbé Lokutu qui est aussi expert en environnement et gestion des ressources naturelles.
«Les dirigeants locaux et les organisations environnementales appellent à une régulation stricte de l’exploitation du sable. Ils soulignent la nécessité de trouver des alternatives durables et de renforcer les lois sur la protection des ressources naturelles», a-t-il fait savoir.
Selon l’abbé Lokutu, cette exploitation intensive du sable, visant à répondre à la demande croissante en matériaux de construction, a des conséquences désastreuses sur l’écosystème local et menace la survie même de la ville.
La situation environnementale à Inongo appelle à une prise de conscience et à l’action collective. La préservation de l’environnement est essentielle non seulement pour la ville, mais pour l’ensemble de la région. Il est crucial que des mesures soient mises en place pour protéger le littoral et garantir un avenir durable pour les générations à venir.
Selon GreenFacts, un projet environnemental à but non lucratif, les effets de la surexploitation du sable sur l’environnement sont incontestables et s’observent dans le monde entier. Le volume extrait a de fortes répercussions sur les rivières, les deltas et les écosystèmes côtiers et marins et entraîne la perte de terres à cause de l’érosion fluviale ou côtière, l’abaissement de la surface de saturation et la baisse de la quantité accumulée de sédiments.
L’extraction de sable a un impact sur la biodiversité, la turbidité de l’eau, le niveau de la surface de saturation et le paysage, ainsi que sur le climat à cause des émissions de dioxyde de carbone produites par le transport. Elle présente également des conséquences socio-économiques, culturelles et même politiques. L’extraction d’agrégats dans les rivières peut changer le lit fluvial, ainsi qu’augmenter la fréquence et l’intensité des inondations. ACP/ODM