Kinshasa, 29 janvier 2025 (ACP).- La ministre de l’Environnement de la République démocratique du Congo a soutenu qu’il est utopique d’imaginer protéger les forêts sans l’implication des communautés locales qui y vivent, lors du lancement lundi à Kinshasa de la Conférence interministérielle internationale sur le déploiement des paiements pour services environnementaux (PSE) en Afrique Centrale
« Il est en effet utopique d’imaginer protéger les forêts sans l’implication des communautés qui y vivent, et sans un changement des pratiques agricoles, d’utilisation de terres et de consommation de ces derniers », a déclaré Eve Bazaiba, ministre d’Etat en charge de l’Environnement et développement durable.
« Or ces choses ne peuvent se faire sans un mécanisme d’incitation préalable qui permette l’adoption des pratiques innovantes et durables dans l’utilisation des forêts et des terres ainsi que dans l’agriculture et le paysannat », a-t-elle ajouté.
Après plusieurs années d’incertitude, d’hésitations, voire de questionnements, a-t-elle poursuivi, « je suis particulièrement heureuse de constater que la problématique des droits des populations locales et autochtones a tiré enfin le bénéfice des services éco systémiques que leurs forets rendent à l’humanité, soit devenu un sujet de grande actualité ».
Cette conférence a pour objectifs, notamment de consacrer les paiements pour les services environnementaux comme solution clé en vue de relever les défis environnementaux spécifiques de la sous-région et de doter l’Afrique centrale d’outils de planification et de gestion des PSE à grande échelle.
Par ailleurs, la ministre d’Etat en charge de l’Environnement a évoqué la situation de la guerre imposée injustement à la RDC par le Rwanda avec de multiples conséquences.
« Je voudrais avant toute chose rendre hommage à mes compatriotes qui se battent pour la souveraineté et l’intégrité de la RDC dans la partie Est, notamment le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri en proie des atrocités dues à la guerre injustement imposée à la RDC par le Rwanda. Cette guerre a de multiples conséquences dont la destruction de l’environnement et de la biodiversité. Nous espérons que la Communauté Internationale tirera la mesure de toutes les conséquences liées à cet écocide », a-t-elle affirmé.
La protection de l’environnement nécessite des financements
De son côté, Honoré Tabuna, Commissaire à l’Environnement, ressources naturelles, agriculture et développement rural à la communauté des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) a indiqué qu’on ne peut pas protéger l’environnement si on n’assure pas tout ce qui tourne autour des financements.
« Nous voulons que les questions d’environnement trouvent des solutions concrètes dans le domaine du financement, voilà pourquoi nous sommes présents à cette conférence pour réfléchir sur les mécanismes innovants comme c’est le cas pour les paiements pour services environnementaux », a-t-il dit.
Pour Berta Pesti, cheffe du secrétariat de l’initiative pour les forêts d’Afrique centrale (CAFI), cette première Journée de de la conférence interministérielle, qui est consacrée au segment scientifique, a pour objectif de lancer une réflexion sur le déploiement opérationnel des paiements pour services environnementaux et de préparer les événements de Belem au Brésil pour la Cop 30 en novembre prochain.
Hervé Marcial Maïdou, secrétaire exécutif de la commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC) a, quant à lui, recommandé aux experts de CEEAC présents à ces assises de capitaliser toutes les activités de formation et de renforcement des capacités sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des dividendes qui découlent de leurs organisations.
La Conférence interministérielle internationale sur le déploiement des paiements pour services environnementaux en Afrique Centrale qui se tient du 27 au 29 janvier 2025, connait la participation des six pays, à savoir : la Guinée équatoriale, le Gabon, la République du Congo, le Cameroun, la République centrafricaine et la RDC.
ACP/C.L.