RDC : les activités cycloniques extrêmes sur l’Océan Indien, principale cause des inondations (un météorologue)

Kinshasa, 17 janvier 2024 (ACP).- Les inondations observées dans la zone d’Afrique centrale équatoriale, notamment en République démocratique du Congo, sont liées à l’apparition des activités cycloniques extrêmes sur l’Océan Indien, a appris l’ACP mardi  au cours d’un entretien.

« Ces activités cycloniques extrêmes sur l’Océan Indien ont été accentuées avec les mouvements cycliques et périodiques du positionnement de la zone de convergence intertropicale au-dessus du continent », a déclaré M. AugustinTagisabo, chef de division à l’Agence national de météorologie et de télédétection par satellite (METELSAT).

Selon lui, cette zone de convergence intertropicale, appelée également Front intertropical (FIT), fait sa descente vers le sud de l’Equateur et se trouve présentement sur la majeure partie du ciel de la RDC. « Elle entraîne de fortes températures et des humidités qui favorisent la formation des nuages. Ce qui amène des pluies excessives », a-t-il expliqué, ajoutant que les causes des inondations à Kinshasa sont les pluies diluviennes qui se sont abattues récemment dans les provinces du Haut-Uele, de la Tshopo, du Kasaï central, du Kasaï oriental, du Bas-Uele et du Kasaï.

Le ruissellement de ces eaux des pluies, a-t-il poursuivi, s’est déversé directement dans le fleuve Congo, alors que ces provinces se trouvent dans les sous-bassins de la cuvette centrale et de la rivière Ubangi.

Forte influence de Kalamu et de N’djili

« Nous avons aussi les sous-bassins de Kalamu et de N’djili qui ont eu une forte influence sur la crue au niveau de Kinshasa et du Kongo Central », a par ailleurs indiqué M. Tagisabo, ajoutant : « Cette crue des eaux est une situation qui se répète plus de 60 ans après. La dernière montée des eaux à ce niveau date de décembre 1960 à janvier 1961 avec une hauteur de 5,5 cm. Avec le changement climatique, ces phénomènes cycliques peuvent revenir de temps à autre. Cela dépendra du comportement du climat ».

La situation des pluies au premier trimestre de l’année 2024

M. Tagisabo a souligné que les paramètres météorologiques sont en train de changer. Le premier trimestre de l’année 2024, soit de janvier à mars, avec la mi saison sèche, sera  caractérisé par un déficit ou un ralentissement des pluies dans les zones  Ouest, Nord-Ouest et Nord-Est du pays.

« L’atmosphère n’est pas statique. Elle est plutôt dynamique. Ainsi, la M

ETELSAT va continuer à surveiller l’atmosphère pour donner plus de précisions tant à la situation pluvieuse du premier comme du deuxième trimestre de l’année en cours ».

Face aux impacts du changement climatique, il faut prendre des précautions pour éviter ou limiter les dégâts de ces catastrophes naturelles, a-t-il dit, tout en prévenant que le mois d’avril sera très pluvieux.

« La METELSAT, à travers ses partenaires, notamment la « Protection civile », prévient et alerte toujours sur les catastrophes ou les phénomènes météorologiques à venir. Les autorités du pays doivent renforcer en équipement d’observation,  le service météorologique afin de faire un bon suivi des phénomènes liés aux paramètres météorologiques », a-t-il encore averti.

Faire attention aux annonces de la protection civile

Le chef de division du Centre météorologique national a également invité les autorités congolaises à prendre des précautions lors des annonces  des avis météo par la protection civile.

« Nous demandons aux autorités de revoir le plan cadastral de grandes villes, notamment de Kinshasa, et de baliser les conduites d’eau ou caniveaux des grandes artères afin de réduire l’impact des inondations ».

Pour terminer, M. Tagisabo a appelé le grand public à suivre des prévisions météorologiques mises à sa disposition. « La population doit faire confiance à la METELSAT, car les prévisions sont émises pour permettre à chacun, dans la mesure du possible, de se protéger contre les intempéries. Elle a aussi le devoir de garder l’environnement propre. Les immondices jetées dans des caniveaux empêchent la canalisation d’eaux des égouts. Ce qui accentue davantage les inondations à travers la ville de Kinshasa », a-t-il conclu. ACP/KKP

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