Kinshasa, 29 février 2024 (ACP).- Les récentes inondations, la persistance de la déforestation et l’insalubrité à Kinshasa ont fait l’objet l’entretien accordé à l’ACP mercredi par Genie Kande, un environnementaliste. Cet écologiste est responsable de l’ONG «Force du génie kongolais pour l’avenir» (Fogeka), spécialisée dans l’encadrement des opérateurs du secteur de l’agroforesterie.
Question 1: Monsieur Génie Kande, des villes riveraines, des villages et des milieux périurbains de la RDC venaient d’être touchées par des inondations dues à la crue du fleuve Congo et de ses affluents.
Comment votre structure a-t-elle évalué cette catastrophe et qu’est-ce qui doit être fait par l’Etat ? Réponse: La crue du fleuve Congo signifie la réalisation rapide des méfaits des combustibles fossiles sur le réchauffement climatique.
Face aux phénomènes des inondations dans la cuvette de la RDC, les mesures préconisées demeurent l’adaptation aux principes centraux du changement climatique.
Il est question de prendre des mesures de prévention en établissant la cartographie des zones inondables à différents degrés, en procédant au dragage sur les biefs et en construisant des rideaux de palplanches en vue de stabiliser le courant d’eau et les remblais.
L’ONG Fogeka déplore le fait que la RDC ne dispose pas de codes en matière de pratiques et normes de construction qui prennent en considération les risques sismiques.
Question 2: En dépit de nombreuses campagnes contre la déforestation menée à Kinshasa comme à l’intérieur du pays, l’agriculture sur brulis et le commerce des braises persistent.
Comment votre organisation perçoit-elle la question? Réponse: C’est une question très importante, mais politisée par des dirigeants dans nos institutions.
Pourquoi il faut lutter contre la déforestation en RDC? La déforestation, c’est la perte de surface forestière au profit des commerçants ennemis de la RDC et utilisateurs des terres, ou la réduction importante du couvert forestier.
Elle se distingue de la dégradation qui représente l’altération de la qualité de la forêt. Les causes humaines de la déforestation sont malheureusement d’une échelle et d’une intensité autrement plus élevée, et au premier rang on trouve la conversion des forêts.
Elle est étroitement liée à la croissance économique et démographique. Après les enquêtes menées par notre organisation dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Il est également possible de passer directement par l’utilisation des gaz ou des énergies renouvelables pour mettre un terme à la déforestation.
La déforestation contribue fortement à l’érosion de la biodiversité, au réchauffement climatique et à la fragilisation des populations locales qui dépendent des écosystèmes forestiers pour subvenir à leurs besoins quotidiens.
Question 3: Au sujet de l’insalubrité à Kinshasa, êtes-vous de ceux qui pensent qu’elle constitue une filière à capitaliser par l’Etat pour la création d’emplois des jeunes? Quelles sont vos suggestions pour que ce pari soit gagné? Réponse: La question de l’assainissement dans nos villes, en particulier la ville province de Kinshasa est très importante.
La carte demeure très rouge par manque de volonté politique des dirigeants à la tête de Kinshasa. Pour des intérêts égoïstes, des autorités créent des Asbl, des ONGs et tant d’autres organisations écologiques qui fonctionnent sans principes ni règles dans le secteur de l’environnement.
Des structures sans documents gagnent des marchés sur l’assainissement sans les études à impact environnemental, ni la connaissance en sciences écologiques.
Les travaux d’assainissement sont effectués par des commerçants affairistes. L’assainissement, par signification, représente un moyen efficace pour la protection de l’environnement, surtout en milieux urbains comme Kinshasa aujourd’hui en pollution des espèces, de l’eau et de l’air.
La population se trouve donc en danger face aux maladies infectieuses chroniques dues à l’insalubrité.
Comme solution durable, notre organisation Fogeka soutient et propose au Président de la République la création d’un établissement national, avec 10.000 emplois des jeunes à travers 26 provinces, qui seront pris en charge par chaque entité administrative.
Cela constituerait une démarche salutaire afin de sécuriser la population congolaise contre de nombreux problèmes liés à l’environnement.ACP/