Kinshasa 16 juin 2023 (ACP).- Les pluies occasionnelles qui s’abattent à Kinshasa en République démocratique du Congo poussent les Kinois à s’interroger sur le début effectif de la saison sèche, qui s’annonce d’habitude vers la moitié du mois de mai.
« Il n’est pas exclu qu’il pleuve pendant la saison sèche, si les paramètres météorologiques réunissant les conditions favorables pour donner la pluie sont réunis », a affirmé le chef de division du centre météorologique, M. Augustin Tagisabo.
Et de renchérir : « nous avons les alizées du sud-est venant de l’océan indien suite à la hausse de température de surface de la mer pendant la saison de pluie. En saison sèche, il y a refroidissement. Alors, la mousson du sud-ouest devient active dans l’océan atlantique amenant aussi les vents frais et une couverture nuageuse sur les provinces du Kongo-Central et de Kinshasa. S’il y a excès d’humidité dans l’atmosphère dans ce cas il peut pleuvoir ».
A la question de savoir pourquoi Kinshasa subit ce changement, Mr Tagisabo a dit : « dans les environs de Kinshasa, soit dans la province du Kwilu, s’il y a des mouvements ‘‘convectifs’’ qui se développent ça peut aussi affecter Kinshasa. Les températures minimums pendant la saison sèche varient entre 20-21° le matin et 27-29°c les après midi sur Kinshasa et le Kongo central. cela est différent à Lubumbashi et à Kolwezi, où c’est encore plus bas ».
Il a signalé que depuis l’avènement du changement climatique, le cycle des saisons ne respecte plus le cours normal et cela a un impact visible dans chaque coin du monde. « Cette situation va se perpétrer dans les jours et les années qui viennent, où nous n’aurons plus à assister à un cycle normal comme appris à l’école, mais plutôt, seule la nature prendra le dessus des évènements. En attendant la Metelsat est entrain de suivre régulièrement le comportement de l’atmosphère ».
La grippe saisonnière de plus en plus persistante
Pour le médecin spécialiste en maladie virale et assistant de recherche en microbiologie à l’Institut national de recherche biomédicale (INRB), le Dr Eddy Kinganda Lusamaki, il est difficile de répondre à la question de savoir pourquoi la grippe saisonnière devient difficile à soigner au fil des ans. Des Kinois questionnés sur ce sujet font état d’une mutation de cette infection virale.
« C’est compliqué de dire que la grippe a connue une mutation parce que il faut bien comprendre le sens du mot muter, qui vient du mot mutation et la mutation est un changement qui intervient dans le matériel génétique d’un organisme. Ici, il s’agit de l’acide ribonucléique (ARN) du virus. Normalement, les virus à ARN mute beaucoup, la mutation est donc, un fait visuel chez le virus et de la transmission d’un individu à un autre le virus mute », a-t-il expliqué le Dr Kinganda.
En parlant de grippe, le Dr Kinganda a affirmé qu’il existe différents variants ou différentes espèces. Ainsi, plus les mutations s’accumulent, plus on en arrive à l’émergence de ces espèces. « Seulement pour le virus de la grippe, on parle de certains phénomènes appelés réassortiment qui se déroulent lorsque le virus passe d’un animal à un autre ou encore à une autre espèce en vue de déterminer cette résistance. Il faut, dans ce cas, faire le séquençage. Je ne suis pas sûr que la souche actuelle a déjà été séquencé au pays. Ce qui est difficile pour répondre à cette question et peut-être déterminer depuis quand. Cependant, on sait déjà que la grippe est saisonnière et qu’il y a des piques selon certaines saisons », a-t-il expliqué.
Il a ajouté que les mesures de protection sont des mesures standards. Il s’agit, notamment de bien manger et de bien s’hydrater. Il a recommandé en cas des symptômes de consulter le plus tôt possible un médecin pour des examens appropriés. Notre population, a-t-il dit, est appelé à se faire régulièrement des bilans de laboratoire et de respecter les gestes barrière dans sa manière de tousser ou dans d’éternuer et de se laver régulièrement les mains. ACP/CL/May