Vulgarisation de la loi sur la chasse et la pêche dans la réserve de Mangaï

Kinshasa, 07 octobre 2023(ACP). –  La vulgarisation du décret portant règlementation de la pêche auprès des communautés locales et peuples autochtones riveraines du Domaine de chasse et Reserve à Hippopotame de Mangaï a été au centre d’une campagne dans cette aire protégée, en République Démocratique du Congo, a appris samedi l’ACP.

« L’Organisation Congolaise des Ecologistes et Amis de la Nature (OCEAN) avec l’appui financier du Fond pour la Terre de Bezos ( Bezos Earth Funds (BEF) à travers le Groupe des droits et ressources (RRG) et Rights and Resources Initiative (RRI) est en campagne de  vulgarisation de la loi sur la chasse et du décret portant règlementation de la pêche auprès des communautés locales et Peuples autochtones riveraines du Domaine de Chasse et Reserve à Hippopotame de Mangaï », a  déclaré le chargé de mission du projet d’appui à la conservation, Alain Shombo.

 La campagne, a-t-il dit, vise à   contribuer à la protection de la biodiversité à travers des solutions fondées sur le Droit de l’Homme et à sensibiliser les communautés à la nécessité de mettre en œuvre le plan d’aménagement et de gestion validé en 2018 et produit par ICCN avec le concours d’OCEAN et du Groupe de Travail sur la Gouvernance des Ressources naturelles de Mangaï afin d’améliorer la gouvernance de cette aire protégée. Elle veut aussi renforcer les capacités des communautés locales et des peuples autochtones sur les règlementations liées à la chasse et pêche ainsi que la gouvernance territoriale communautaire quant à l’utilisation des ressources naturelles, à la gestion des forêts, à la surveillance et aux moyens de subsistance.

 Selon Alain Shombo, la campagne s’inscrit dans le cadre du Projet d’appui à la Conservation de la biodiversité du Domaine de Chasse et Réserve à hippopotames de Mangaï (DCRHM) à travers des solutions fondées sur les droits de l’Homme.

Justifiant la tenue de la campagne dans cette partie du pays Alain Shombo a fait savoir : « La chasse et la pêche sauvage non durable détruisent irrévocablement les moyens de subsistance en appauvrissant les communautés locales et peuples autochtones et  la pêche illicite, non déclarée et non réglementée , y compris les pratiques de pêche irresponsables et les engins prohibés, constituent une sérieuse menace à la fois pour les ressources halieutiques et les écosystèmes aquatiques, donc pour les moyens d’existence des communautés qui en dépendent ».

Ces activités peuvent entraînées l’extinction locale des espèces animales sauvages protégées les plus vulnérables, la perturbation des processus écologiques ; la détérioration de la diversité biologique et aussi entraver les droits d’usage et le déplacement des CL et des PAP qui, en sont tributaires.

« C’est ainsi que l’Etat congolais s’est engagé au niveau international via plusieurs traités et conventions, au niveau national la promulgation de certaines lois   portant protection et promotion des droits des PAP et la loi   relative à la conservation de la faune », à t- il  dit.

Dénombrer les hippopotames de la rivière Kasai  

Les communautés riveraines ont recommandé à l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) de dénombrer les hippopotames de la rivière Kasai, de cartographier leurs espaces d’usage et de mettre en œuvre ainsi que d’actualiser le plan d’aménagement et de gestion en vue de protéger les espaces de vie et d’usage des peuples autochtones envahis par les chasseurs illégaux. Elles l’ont enjoint de leur accorder des moyens pour améliorer la conservation de la biodiversité et de privilégier les approches à travers les solutions fondées sur les droits de l’homme au détriment des approches strictement paysagères.

«  Nous estimons qu’il est important que l’ICCN marque sa présence à Oshwe et à Yuki afin de réguler la chasse illicite dans le campement des chasseurs du Grand libulu et Itubi (grands marchés forestiers de viande de brousse), sans quoi, l’illégalité prendra le dessus et qu’il  renforce l’effectif  de sa présence par ses éco gardes sur la rivière Kasai pour protéger la faune sauvage et aquatique de cette aire.

Pour rappel, le Domaine de Chasse et Reserve à Hippopotame de Mangaï a deux écosystèmes dans la partie d’Idiofa au Sud dans la province du  Kwilu qui est savanicole et la partie d’Oshwe à Mai Ndombe au Nord qui est forestière – habitat des peuples autochtones et terrain d’une forte criminalité faunique qui met en péril l’existence des peuples autochtones vivant de cueillette des ressources naturelles. Cette zone est dédiée à la conservation selon le zonage de l’ICCN vu sa richesse de sa biodiversité.

ACP/KHM

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