Un appel a été lancé à l’État belge pour la réhabilitation du grand chef songye Yakzumnu Kamanda Lumpungu, à l’occasion d’un hommage qui lui a été rendu dimanche au Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC) de Tervuren, près de Bruxelles, à l’initiative de l’ASBL aFreeKam, en partenariat avec le MRAC.
«Vous avez tué un innocent et vous en êtes conscients. J’exige que la vérité soit rétablie», a déclaré Mme Ytal Yambo Bena Lumpungu, arrière-petite fille du grand souverain Songye et fondatrice de l’asbl aFrieekam, à l’ouverture de la cérémonie d’hommage. Le grand chef Kamanda Lumpungu, figure emblématique du peuple songye, en République démocratique du Congo, a été pendu il y a 88 ans à Kabinda dans la province du Lomami par l’administration coloniale belge à cause de ses idées progressistes. Personne ne sait où son corps a été enterré alors que ses biens ont été confisqués. La famille réclame par ailleurs la restitution de ses restes.
Un débat autour du collier orné du chef songye
Un collier, trouvé au début des années 1950 et qui aurait appartenu à ce chef, est exposé au Musée de Tervuren.
«Cet objet a été au centre des échanges, mais en l’absence du chercheur du MRAC qui s’occupe du dossier. Peu d’explications ont été fournies sur cet objet qui a attiré l’attention de l’assistance», a constaté la princesse Ital Lumpungu. Et d’ajouter : « la cérémonie d’hommage a été aussi marquée par la projection d’une vidéo explicative sur l’histoire des chefs Lumpungu».
Selon l’histoire, le roi Kamanda Lumpungu a, pour sa part, marqué son peuple par une gestion socio-économique éclairée, une stratégie politique avisée et un engagement sans faille pour la protection et les intérêts de ses communautés. Il a eu une relation complexe avec l’administration coloniale, marquée notamment par son refus de soumission et sa revendication d’indépendance, ce qui lui a valu, le 1er septembre 1936, la condamnation par pendaison publique, destinée à semer la terreur et effacer sa mémoire. ACP/