Kinshasa, 14 avril 2025 (ACP),- Le renforcement des liens entre les créations artistiques et la société a été préconisé, par un peintre congolais, lors d’un entretien lundi, afin de promouvoir la diversité culturelle entre les peuples de la République démocratique du Congo et d’ailleurs, en marge du 15 avril, journée mondiale dédiée à l’art.
« Cette journée représente une opportunité de renforcer les liens entre les créations artistiques et les sociétés, car l’art agit comme un vecteur de créativité, d’innovation, de diversité culturelle qui favorise la curiosité, le dialogue entre les peuples au sein des différentes communautés, des différentes diverses provenances bien entendu », a expliqué le peintre Frank Dikisongele Zatumua, enseignant à l’Académie des Beaux-Arts.
« Chaque 15 avril où l’on célèbre la journée mondiale de l’art, c’est une occasion sans doute qui est dédiée à l’exploration, à la promotion, à la célébration des arts visuels ou des arts en général, mais en particulier moi, je parle évidemment des arts plastiques, mais l’art sous toutes ses formes. Que ce soit le cinéma, le théâtre, les arts plastiques, l’art culinaire, aujourd’hui, on parle aussi des arts numériques », a-t-il ajouté.
Pour Frank Dikisongele Zatumua, cette journée est également l’occasion de mettre en avant le rôle crucial que joue l’art dans divers secteurs de la vie courante.
« Cette journée est aussi une occasion de mettre en avant le rôle crucial qu’a l’art dans le développement social, culturel et économique des sociétés. Parce que dans l’ensemble, chaque société a son héritage culturel dans lequel sa façon de vivre se manifeste à travers bien entendu plusieurs aspects dont l’art fait partie », a-t-il renchéri.
L’évolution de la peinture congolaise
L’artiste a, par ailleurs, parlé de l’évolution de la peinture, en particulier, et de l’art, en général, en République démocratique du Congo, expliquant que de 1926 à 1933, les premiers aspirants à la peinture qui ont rencontré les agents de Léopold II, venus pour l’exploration dans le bassin du Congo, ont été initiés aux techniques de dessin, de peinture sur papier ou sur toile.
« Je pourrais dire, partant de Lubaki, de Dlatendo, donc vers les années 1926, qu’aujourd’hui, on peut parler de la peinture congolaise en termes de l’art, en général. Mais, en particulier, la peinture congolaise a déjà dépassé 100 ans », a-t-il fait savoir.

Vue d’un tableau du peintre Frank Dikisongele Zatumua
« Il y a eu une énorme évolution à considérer, en passant par Pili Pili, Mwenze, Bella, Lubaki, parce que les Lubaki et les Dlatendo, ont eu l’occasion de rencontrer ces gens-là avant l’indépendance et les colons belges qui étaient, en même temps, les agents de Léopold II et, en même temps, des commerçants. D’entre eux, il y avait des professionnels et d’autres étant autodidactes. De la rencontre avec ceux-là, ils ont appris le graphisme, le dessin occidental. Et, cela a permis qu’il y ait une première œuvre avec des graphiques de l’art congolais. Nous avons eu l’occasion de voir ces œuvres dans le musée de Tervuren», a-t-il renchéri.
Instaurée depuis 2012 par l’Association internationale des arts, c’est depuis déjà 2019, lors de sa 40ème session de conférence générale de l’UNESCO, que cette journée a été instituée. Cette journée permet de mettre en avant le rôle que joue l’art dans le développement durable, social, culturel et économique des sociétés.
Congolais de la République démocratique du Congo, Frank Dikisongele Zatumua est artiste peintre et enseignant à l’Académie des Beaux- Arts de Kinshasa. Le travail de l’artiste est marqué par une touche de couleurs vives. Dikisongele synthétise, à travers sa palette, les préoccupations sociales majeures, fortement intériorisés personnellement, qui apparaissent sous forme d’une interpellation à l’humanité.
ACP/JF