Kinshasa, 8 février 2025 (ACP).- La grande première du spectacle théâtral « Mama Muilu », en mémoire de ce personnage historique, a été confirmée vendredi, pour le 16 février 2025, dans la salle de spectacle du Palais du peuple, à Kinshasa, en République démocratique du Congo, lors d’une conférence de presse ténue dans ladite salle.
«Initialement prévu le 1er février et reporté sine die, la grande première du spectacle théâtral « Mama Muilu » est confirmée pour la journée du 16 février en la salle de spectacle du Palais du peuple, à Kinshasa. Les motivations sont d’abord la volonté. Nous voulons être justes en parlant, à travers l’art, de l’histoire de ce personnage religieux et historique important de l’Afrique, Mama Muilu », a déclaré Pitchou Matouasilua, manager général de l’Entreprise pour la mise en valeur de la culture, des arts et des services (Emivacs).
Il a ajouté : « Ne pas parler de Mama Muilu serait injuste, car Papa Simon Kimbangu, en qui Mama Muilu trouve ses références, est le visionnaire de l’œuvre (mouvement Kimbanguiste). Mais Simon a évolué en liberté que pendant six mois laissant toute l’évolution à son épouse».
Pour lui, Mama Muilu incarne véritablement la résistance et la détermination face à l’adversité. Son histoire est un exemple poignant de courage inébranlable, de lutte pour la dignité et de sacrifice personnel.
«Les épreuves qu’elle a traversées, dont la violence physique, témoignent de l’intensité de la répression et des injustices qu’elle a affrontées », a-t-il précisé. Selon lui, réparer cette injustice passe principalement par la reconnaissance de son rôle crucial dans l’histoire et la mise en lumière de son courage.
«Nous réclamons une proclamation officielle de Mama Muilu et de Simon Kimbangu comme des héros nationaux », a-t-il soutenu. Concernant la relation avec l’Église, le manager général de l’Emivacs a précisé : « Nous n’œuvrons pas en tant que représentants de l’Église Kimbanguiste, mais nous œuvrons en tant qu’activistes de l’histoire et de la culture. Toutefois, nous sommes en contact avec la famille et l’Église. Nous restons dans un cadre historique concernant la vie de Mama Muilu».
Cette représentation, en préparation, abordera deux aspects : politique, concernant l’évolution du mouvement Kimbanguiste pendant la période coloniale, à une époque où le pays était sous occupation. Ensuite, il y a l’aspect religieux, en lien avec l’évangélisation proclamée par Mama Muilu pendant l’arrestation et la disparition de son époux.
«Nous avons donc prévu une heure de prière intense. C’est le moment propice pour écouter cette prière en communion avec nos frères de l’Est menacés par l’agression rwandaise », a ajouté le manager général.
Les grands axes du combat mené par Mama Muilu résumés pour offrir un spectacle fidèle à l’histoire
«Le résultat que vous verrez le dimanche 16 est une tentative de résumer les grands axes de l’évolution de Mama Muilu par rapport à la colonisation et à l’Église Kimbanguiste. Nous avons voulu rester fidèles à l’histoire», a déclaré Wedou Wetungani, metteur en scène et créateur de cette pièce.
Cette production a la particularité d’inclure au moins quatre interprètes non Kimbanguistes pour promouvoir le théâtre classique.
«Au départ, je suis un artiste, c’est-à-dire quelqu’un qui met en lumière toute une histoire des gens. L’histoire de Mama Muilu était très complexe, donc il m’a fallu beaucoup de recherches et de documentation, en allant auprès des personnes qui ont vécu avec elle », a-t-il expliqué.
Et de préciser : « C’est l’histoire d’une femme guerrière qui a bravé la peur. Nous espérons que nos jeunes filles d’aujourd’hui puissent prendre exemple sur elle. Elle a vécu 38 ans sans mari, mais elle a résisté face à l’oppresseur et aux critiques. C’est pour cela que nous avons voulu monter ce spectacle».
Un extrait de l’histoire de « Mama Muilu » a été joué l’année dernière, pendant trente minutes, au centre d’accueil Kimbanguiste. Ce spectacle se base sur la résilience et la résistance de cette figure révérende et historique, qui a conduit le mouvement Kimbanguiste de 1921 à 1959, durant l’absence de son époux, condamné à mort et emprisonné
ACP/UKB