Kinshasa : un festival table sur les origines de « l’art-performance » en RDC

Kinshasa, 23 février 2024(ACP).-La deuxième édition du festival urbain de performance dénommé « Kin-etelemi-telemi » prévue du 23 au 27 février, sous le concept « Litaka »(cerf volant), va tabler sur les origines de cette discipline artistique en RDC, a-t-on appris jeudi de l’organisation, au cours d’un point de presse, jeudi, à Barumbu (nord de Kinshasa).  « Dans le contexte de cette édition, « litaka » est le concept mis au point comme moyen de tabler sur les origines de l’art de la performance en RDC, il y aura donc des rencontres scientifiques avec des experts de la place et d’ailleurs, nous avons réfléchi sur la mise en place d’un cadre d’échanges et d’actions artistiques nourris des substances de ce concept », a déclaré Azgard Itambo, directeur artistique du collectif « Farata ». Et d’ajouter : « la richesse polysémique de ce mot, tiré de lingala, au-delà de son contexte de jeu d’enfant, nous a donné une imagination artistique qui nous a conduit dans le cadre de cette deuxième édition ».  Litaka qui veut aussi dire têtard (un stade de métamorphose) soit encore une certaine mesure à travers laquelle on peut voir un spermatozoïde, est utilisé dans cet événement sous toutes ces facettes pour renvoyer dans le passé.  « Il ressort l’idée de commencement ou de l’évolution de l’art de la performance. Outil d’étude et de loisir, le cerf-volant a longtemps été utilisé par certains chercheurs pour faire des études approfondies et découvrir des secrets sur la foudre, l’atmosphère », a expliqué le directeur artistique. Azgard Itambo a révélé que ce festival aborde trois volets notamment les actions dans la cité, des colloques scientifiques pour réunir des théoriciens de l’art ainsi qu’une exposition des arts visuels. Selon l’artiste plasticienne Sarah Ndele, membre de ce collectif, cette philosophie qui ramène à la racine de l’histoire des artistes performeurs congolais, offre un espace pour pouvoir monter la barre de l’art un peu plus haut sur la scène kinoise voire congolaise.  « C’est dans la rue que cet art a commencé, nous aimons toujours nous exhiber dehors mais le plus important aujourd’hui est que l’art du Congo puisse évoluer car nous avons tellement de talents d’où Litaka est une sorte de miroir pour les propulser », a-t-elle évoqué. Elle a également fait savoir qu’au-delà de l’aspect artistique contenu derrière ce message, ce dernier vise à faire un appel à la population, spectatrice de cette interaction à l’éveil de la mentalité face aux réalités sociales vécues quotidiennement.  « Litaka, est un objet conçu pour être dans l’air, c’est-à-dire pour mettre à vue ce que tout le monde ne peut pas voir, nous devons dénoncer certaines circonstances afin d’éveiller le peuple car l’artiste a le rôle de dénoncer son époque, heureux sommes-nous car cela coïncide avec les problèmes dans l’Est du pays », a-t-elle conclu.

Le collectif Farata pour un message positif dans la vie sociale et active

Créée en 2016, cette structure regroupant des artistes pluridisciplinaires vivant et travaillant à Kinshasa, le collectif Farata se veut acteur et non spectateur dans la vie active et sociale en RDC. Il a, à son actif, plusieurs interventions dans la ville de Kinshasa est composé de 6 membres, tous issus de l’Académie de Beaux-Arts, entre autres : Flory Sinanduku, Junior Lohaka, Bobo Lomboto, Billy Ngalamulume, Azgard Itambo et Sarah Ndele, dans leurs actions performatives, ces artistes mettent en premier lieu leurs corps, comme objet, allant foncièrement à l’encontre des codes classiques de l’art appris à l’école et prônant la liberté d’expression dans la recherche de nouveaux médiums expressifs. En dehors du Festival « Kin-etelemi-telemi », il est à noter que ce collectif organise aussi le festival « Kinshasa up ». Ces jeunes cherchent à travers leur art, a touché un public non initié et lui ont parlé par des codes tels que des costumes fabriqués au travers des matériaux de récupérations glanés soit dans les poubelles soit achetés dans les magasins. Cette approche de récupération et de recyclage, rime avec le nom « Farata », qui est puisé de l’argot dans la langue lingala pour dire matière fécale. Ces performeurs tablent sur le manque , le désintéressement, une logique qui les pousse à fabriquer des costumes qui font d’eux des sculptures ambulantes s’adressant à la foule qui reconnaît les objets les composant en créant des interactions vives. La première édition du festival « Kin-etelemi-telemi » a eu lieu en 2021 avec des démonstrations sur la performance pour montrer les valeurs de la lculture africaine. Cette année, en dehors du colloque et de l’exposition, des performances sont attendues dans les commune de Selembao, Lemba, Limete, Kintambo et Bandal. ACP/

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