La musique de Luambo Makiadi, une contribution au savoir-vivre social (Ministre de la Culture)

Kinshasa, 12 octobre 2023 (ACP).- La musique de l’artiste musicien Luambo alias «Franco» a contribué au savoir-vivre grâce à ses lyrics éducateurs, a déclaré la ministre de la Culture, arts et patrimoines, jeudi à l’occasion de la commémoration du 34ème anniversaire de la disparition de l’artiste.

« La musique du ‘’Grand maître’’ Luambo Makiadi Franco a contribué énormément au savoir-vivre grâce notamment à ses lyrics éducateurs si percutants des chansons comme : -Ya Luna Umbanzila-, -Kinsiona-, -Mamou-, -Lisanga Ya ba Nganga-, -Mario-, -Très impoli-, -Tailleur-, -Attention n’a Sida- etc. pour ne citer que celles-là», a déclaré la ministre de la Culture, arts et patrimoines, Catherine Kathungu Furaha, dans un communiqué.

Et d’ajouter : « Le chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi vient de lancer le projet d’un forum de réconciliation des artistes. Ceci va dans le même sens de la thématique de la  réconciliation, évoquée en son temps par maître Franco Luambo Makiadi et Rochereau Tabu Ley,  dans Lisanga Ya ba Nganga ».

34 ans après, que retenir de cette icône

Né le 06 juillet 1938 à Sona-bata dans le Kongo Central, Franco Luambo Makiadi est un chanteur, compositeur et guitariste congolais. Il est connu pour avoir été un des maitres de la Rumba congolaise.

Après la mort de son père, le jeune Franco abandonne le chemin de l’école pour subvenir aux besoins de la famille.

C’est au sein du groupe «Watam» et à l’âge de 12 ans que Franco Luambo Makiadi débute sa carrière musicale. Il chantait en sa langue maternelle, le Kikongo.

En 1958, il compose la chanson « Mukoko » qui fut interdit de diffusion par les autorités coloniales pour avoir fait allusion à la décolonisation.

Aux portes de l’African Jazz,  Franco était modeste, il avait à peu près 14 ans, autour de 1953-54, quand il est venu toquer à la porte de l’African Jazz. Kallé Jeff l’orienta vers la percussion, car celui-ci savait ce que Franco voulait, apprendre autre chose.  

L’Héritage de Luambo Makiadi, la Rumba Odemba

L’héritage de Luambo Makaidi est à puiser dans son style de musique la Rumba Odemba, immortalisé plusieurs stars de la musique congolaise dans la trempe de Noël Ngiama dit  Werrason, Le Karmapa et autres. Cette variante de la Rumba constitue aujourd’hui toute une école, « Ok jazz ».

De son vivant, Luambo Makiadi jouait sa guitare en sixte (ndlr : technique qui consiste à pincer plusieurs cordes à la fois). A l’époque, il était le seul à maitriser technicité à la  perfection.

Avec son instrument de prédilection en bandoulière, il explorait  les faits de société ; il dénonçait les antivaleurs avec une dose d’humour propre à lui, dans les morceaux comme « Mario », « Mamou »  et « 12.600 lettres ».  

34 ans après sa mort plusieurs artistes se sont appropriés de son style et de ses mélodies. A l’image de Jean-Jacques Kibinda Pembele alias « Karmapa ». Cet artiste peint un tableau comme Luambo Makiadi à l’époque dans sa chanson « Bileyi ya mobali ».  Karmapa  rappelle aux mélomanes les différents récits de rivales rapportés par le Grand maître dans les morceaux comme « Maria » ou « Mamou ». Aujourd’hui encore, les chefs d’œuvre de l’artiste Luambo continuent  agrémenter des rencontres foraines à travers la ville province de Kinshasa, en République démocratique du Congo et à travers le monde. 

ACP/ODM

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