Kinshasa, 26 août 2024 (ACP).- La prolifération des spectacles d’humour dénommées «stand-up comedy» (monologue comique), en République démocratique du Congo, a apporté une nouvelle dimension à la scène culturelle congolaise, a appris lundi l’ACP au cours d’un entretien.
«La prolifération des spectacles de monologue comique stand-up comedy en RDC, notamment à Kinshasa, est indéniablement un phénomène intéressant (…). Le stand-up comedy apporte une nouvelle dimension à la scène culturelle congolaise, en proposant un format plus contemporain et interactif. Il offre ainsi au public un choix plus large et répond à une demande de divertissement différent», a déclaré l’humoriste congolais Mordecai Kamangu.
Pour lui, ce genre des spectacles de rire, proche du «one man show», au cours duquel un humoriste, seul en scène et sans accessoire, commente de façon caustique le quotidien en interaction avec le public, contribue à la promotion de la créativité et de l’expression.
«Les humoriste congolais ont l’opportunité de s’exprimer librement, de critiquer la société avec humour et de développer leur créativité. Cela permet d’enrichir le paysage culturel et à encourager d’autres artistes à se lancer», a-t-il dit.
Le renforcement de l’identité culturelle facilitée
Selon Mordecai Kamangu, en abordant des thèmes locaux et utilisant un langage familier, les humoristes créent un sentiment d’appartenance et renforcent l’identité culturelle.
«Le rire devient un vecteur d’unité et de partage. C’est un avantage pour la promotion culturelle, premièrement le développement du secteur culturel, deuxièmement la multiplication des spectacles de stand-up comedy crée de nouveaux emplois dans le secteur culturel pour les humoristes, techniciens, organisateurs (…) et enfin stimule l’économie locale», a-t-il fait remarquer, ajoutant que le stand-up comedy est un art universel qui permet de créer des ponts entre cultures, au travers desquels les humoristes congolais peuvent ainsi se produire à l’étranger et faire connaître leur pays.
Pour la reconnaissance officielle du métier d’humoriste congolais
«Nous sollicitons auprès de nos autorités, la reconnaissance officielle de notre métier. L’obtention d’un statut juridique clair permettrait de sécuriser nos activités et de faciliter l’accès à des formations et des financements», a-t-il indiqué.
Et de poursuivre: «la création d’espaces dédiés, la mise en place de scènes ouvertes, de salles de spectacle et de festivals, vont favoriser l’émergence de nouveaux talents et la professionnalisation du secteur».
En l’en croire, l’octroi des subventions et de crédits d’impôt vont aider à encourager la production de contenus humoristiques de qualité et soutenir l’emploi dans le secteur culturel.
«Nous sommes convaincus que le développement de l’humour en RDC contribuera à renforcer le tissu social, à promouvoir l’image de notre pays et à créer de nouvelles opportunités économiques», a-t-il souligné.
Mordecai Kamangu en spectacle de rire le mois prochain à Kinshasa
Dans le même registre, l’humoriste congolais Mordecai Kamangu, est attendu le 06 septembre prochain, dans un «stand up comedy», dans la commune de Kintambo, nord de Kinshasa, dans le cadre de son club de comédie dénommé « trône du rire ».
«Pour soirée nous avons 5 artistes programmés hormis la première partie.Il s’agit de Martinez Mawanga, Jordaniel Le prince, Youssef Meta, Evane Lesnar et moi-même sur scène», a-t-il annoncé.
«Les humoristes font face à des défis logistiques et financiers pour assurer la pérennité de leur activité. Sur toute l’étendue du pays 3/10 spectacles d’humours sont accompagnés. On voit clairement que les artistes font encore de l’auto-production, ce qui est un défi majeur pour ce secteur culturel», a-t-il déploré, répondant à la question de savoir si l’humoriste congolais vit-il de ses productions scéniques.
Mordecai Kamangu, diplômé en arts dramatiques, acteur, comédien et humoriste de «stand-up comedy», est l’initiateur du club de comédie «Trône du rire», lancé pour promouvoir l’humour en RDC.
« Trône du rire », a tenu son dernier spectacle le mois dernier à Kinshasa, pour lancer ses activités culturelles, rappelle-t-on. ACP/ODM