Paris, 17 octobre 2024 (ACP).- «Entrepreneuriat culturel et les industries créatives» a été au cœur de la 14ème conférence des Ambassadeurs Africains de Paris (CAAP) tenue jeudi au siège de l’UNESCO dans la capitale française.
«Le secteur de l’art, de la culture et de la créativité fait l’objet de nombreuses recherches. C’est ainsi qu’aujourd’hui, il y a de plus en plus une dualité entre l’ambition créatrice et l’ambition économique. C’est une réalité vivante dans le domaine de l’entrepreneuriat créatif, artistique et culturel», a déclaré le professeur Émile Ngoy Kasongo, Ambassadeur de la RDC près la République française, la Principauté de Monaco et Délégué permanent auprès de l’UNESCO. Ce diplomate congolais basé à Paris a représenté la RDC dans ses assises des CAAP.
Selon l’Ambassadeur Emile Ngoy Kasongo, l’UNESCO reconnaît une place importante à l’entrepreneuriat culturel, industriel et créatif, en raison de leur impact positif sur la diversité culturelle, l’innovation et la création d’emplois.
Pour le diplomate congolais, la créativité devient un catalyseur dans le monde de l’entrepreneuriat culturel étant donné l’évolution des mentalités, des styles ou modes de vie des peuples, ainsi que de la technologie.
«A travers les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), l’internet et les réseaux sociaux, la culture se répand rapidement à travers le monde et devient à l’heure actuelle, une véritable industrie qui favorise l’évolution de certaines économies», a fait remarquer Emile Ngoy, s’adressant à un auditoire de diplomates, d’entrepreneurs et d’experts du secteur culturel.
Tenant compte des opportunités et gains qu’offre ce secteur, plusieurs pays arrivent à mettre en place des politiques et projets pour soutenir l’entrepreneuriat culturel et la créativité.
RDC : une démographie favorable pour la mutation de l’entrepreneuriat
Pour l’Ambassadeur congolais en France, la République démocratique du Congo connaît une mutation considérable dans le domaine de l’entrepreneuriat culturel vu sa démographie sérieuse de plus de 100 millions d’habitants dont 70% des jeunes.
«Les priorités du gouvernement congolais dans ce secteur sont, entre autres, la conservation du patrimoine culturel, la promotion de la production des films, les rencontres artistico-culturelles, la construction des maisons de la culture dans les différentes communes de Kinshasa, dans les provinces», a révélé Emile Ngoy.
«Il y a aussi la mise en place d’un portail numérique dans lequel sera répertorié un calendrier des évènements annuels pour une bonne visibilité du contenu culturel congolais et enfin l’implantation des centres culturels congolais à l’étranger pour la promotion et la diplomatie culturelle», a-t-il renchéri.
Plaidoyer pour le financement de l’entrepreneuriat culturel des jeunes
Au cours de cette conférence, le diplomate congolais a soulevé la question du manque de financement pour l’entrepreneuriat culturel et les industries créatives. « La recherche de financement est souvent un obstacle majeur, car les projets culturels peuvent nécessiter des ressources financières considérables. La concurrence dans ce domaine est féroce, avec de nombreux talents créatifs cherchant à se démarquer », a-t-il plaidé.
«Il est important de soutenir et de promouvoir la culture francophone à travers la créativité et l’entrepreneuriat culturel. En investissant dans ces domaines, on peut envisager un avenir où ils deviennent des piliers essentiels de l’économie, de l’innovation et de la diffusion de la culture Francophone à l’échelle mondiale».
Cette conférence des ambassadeurs africains est organisée par Africa Presse Paris et le CAPP (Club Afrique de la Presse parisienne) avec le soutien de l’UNESCO. La prochaine édition se tiendra le jeudi 28 novembre 2024, sur le thème : ‘‘Les projets de réseaux ferrés, infrastructures d’avenir pour l’Afrique’. ACP/C.L