Kinshasa, 10 septembre 2024 (ACP).- Les vertus méconnues de la femme africaine ont été décortiquées dans l’ouvrage intitulé «mama Muilu de l’ombre à la lumière » de l’écrivaine Grâce Kitenge de la République démocratique du Congo , en hommage à Mama muilu Kiawangani, épouse du prophète Simon Kimbangu, a-t-on appris mardi, de l’auteure.
«Ce nouveau livre expose les valeurs féminines africaines méconnues et dévalorisées que maman Muilu défendait en son temps aux côtés du grand prophète noir Simon Kimbangu. Je parle des vertus cachées et ignorées de cette femme noire (…). Toutes ces vertus ont été négligéese à cause de l’acculturation et des civilisations importées », a expliqué Grâce Malela, auteure de l’ouvrage.
Et d’ajouter : « Ce qui est un parfait résultat du travail bien fait par l’impérialisme occidental». Dans cet ouvrage, l’écrivaine a évoqué le courage et l’âme indomptable de mama Muilu pour sa résilience dans la continuation de la vision de son mari parti très tôt.
«C’est la vision du schéma libérateur de l’homme noir, donnant naissance aujourd’hui à une civilisation, égalité des droits, religion, et à l’émancipation de la femme congolaise et africaine (…)», a-t-elle indiqué. En soixante-cinq (65) pages et sept (7) chapitres dont le contenu est préfacé par Pitchou Matouasilua, initiateur du projet «Prix Mama Muilu», l’auteure déplore le fait que ces différentes facettes de l’histoire d’une brave femme africaine, ayant impacté son temps (1880-1959), puissent demeurer ainsi méconnues de la majorité des fils de l’Afrique.
Appel à la conscience collective pour remédier aux vices du présent

Mme Grâce Kitenge, auteure de l’ouvrage
Subséquemment à la commémoration du 06 Avril, jour férié légal en RDC, en souvenir du combat de Simon Kimbangu et de la conscience africaine, Grâce Malema interpelle à travers ses écrits,« la conscience de tous sur l’importance de savoir qui nous étions avant la colonisation et ce que nous sommes devenus aujourd’hui après».
«On ne se développe pas en dehors de ses propres valeurs et sa culture. En adoptant pour l’acculturation, nous nous dévalorisons. L’impérialisme que nous voulons combattre, n’est pas seulement au niveau politique et économique, prenons y conscience», a appelé l’écrivaine congolaise.
Et d’ajouter : «Pour moi le Kimbanguisme représente la civilisation africaine aujourd’hui étouffée en nous par celle des occidentaux et je respecte bien le côté sacré de cette doctrine».
Bien qu’au départ pas fervent de la religion Kimbanguiste, Grâce Malela pense qu’au-delà de l’église, Mama Muilu est un don de Dieu pour la nation congolaise voire toute l’Afrique. Pour ce présent ouvrage édité depuis l’année dernière, par « Emivacs et pensons bercail », plusieurs conférences sont déjà programmées à la fin de cette année, pour mettre en lumière les vertus cachées de la femme africaine en Mama Muilu qui a conduit le mouvement Kimbanguiste de 1921 à 1959 à l’absence de son mari emprisonné et condamné à mort à Lubumbashi.
Plaidoyer pour la reconnaissance officielle de «Mama Muilu» comme héroïne en RDC
Dans ce livre, l’écrivaine exige de l’État congolais, une reconnaissance officielle de mama Muilu comme héroïne et préconise une journée chômée et payée en RDC, en sa faveur.
«J’exige qu’elle soit insérée dans le système éducative congolaise afin de léguer à notre postérité des vraies valeurs authentiques de la femme congolaise et africaine qui nous font recourir à mama Muilu aujourd’hui (…)», a-t-elle plaidé. Grâce Malela Kitenge est originaire de la province de Lomami(Kabinda).
Née à Likasi, elle est fille d’un ancien militaire congolais. Licenciée en droit économique, journaliste en formation, écrivaine et éditrice chez GMK édition. Initiatrice de l’œuvre sociale «Tokanisa ba orphelins», Grâce Kitenge fait partie de la plateforme « pensons bercail » et milite pour les droits de la femme à travers ses recherches scientifiques et conférences. Actuellement, elle travaille sur le respect de la culture et ses valeurs.
La femme écrivaine se prépare à lancer bientôt trois livres sur le marché de la littérature entre autres : «Bourreau ici, esclave ailleurs», «ce que Muilu déplore de l’actuel Kimbanguiste» et «Comment prier pour vivre l’exaucement».
ACP/