Kinshasa, 27 février 2023 (ACP).-L’ouvrage » nommer et renommer les lieux. Un siècle des batailles idéologiques à travers les toponymes à Kinshasa » du professeur Claude Mukeba Kolesha a été porté sur les fonts baptismaux ce week-end en la salle père Boka du CEPAS, dans la commune de Gombe en République démocratique du Congo devant un public composé entre autre des professeurs des universités et autres scientifiques.
» Dans cet ouvrage, la première partie concepts, théories et méthodologiques est sans doute la moins facile à lire, c’est normal parce qu’elle pose les bases théoriques nécessaires à la compréhension de l’étude. Elle présente tour à tour les approches méthodologiques qui sont paradigmatiques, syntagmatiques , triangulatoires, et comparatives. La deuxième partie est historique, elle retrace avec application plus de 130 ans d’histoire de la RDC sous le prisme du phénomène topodymique et la troisième partie est le lieu de l’application de l’analyse retoponymosemique. C’est ici que l’auteur, le professeur Mukeba, étale les querelles séquentielles marquées tour à tour par l’européanisation des toponymes pour la période coloniale, l’imposition des toponymes africains de 1960 à 1990 et l’ouverture du fond toponymique aux divers courants idéologiques à partir d’avril 1990 « , a déclaré le professeur Pierre Nsana, qui avait la charge de présenter cet ouvrage de 215 pages devant l’assistance.
» L’auteur termine son ouvrage par l’élaboration des principes généraux éclairant les oppositions, les controverses, les contrastes générées par les actes des retoponymisations « , poursuit le Professeur Nsana.
Tour à tour, les professeurs émérites, Jean-Richard Kambayi Buatsha, recteur de l’IFASIC et Jean Chrétien Ekembo Duasenge recteur honoraires de la même institution ont captivés l’assistance de par leurs interventions hautement scientifiques.
» La toponymie fait partie de la pédagogie.
Je voudrais ici interpelé les professeurs des universités, car le pays se meurt sur la plan du savoir, organisons nous pour réorganiser l’université congolaise , si on ne fait rien aujourd’hui, nous allons avoir des professeurs ignares dans les jours avenir« , a déclaré le président de l’Assemblée provinciale de la ville de Kinshasa également professeur des universités, Gode Mpoyi qui a eu l’honneur de baptiser l’ouvrage sous les applaudissements de l’assistance, lequel baptême a été accompagné des mots justes allant dans le sens de souhaiter bon vent à cet ouvrage.
» À chaque fois qu’on a changé un nom à un autre derrière le changement, il y a une idéologie qu’on veut passer. Il y a une histoire qu’on veut passer que notre pays a connue particulièrement Kinshasa. D’abord le premier nom de Kinshasa à l’arrivée de Stanley, il tente de changer des noms des autochtones en mettant les noms des Belges, j’appelle ça la tendance à l’européanisation des noms par exemple vous avez Mont Nkoy Nkulu ce qu’on appelle Mont Ngaliema aujourd’hui Stanley débaptise ça à Mont Stanley et même les avenues qu’ils ont créées après ils ont donné les noms des blancs « , a fait savoir Claude Mukeba, auteur de l’ouvrage, avant de remercié tous ceux qui ont contribué à l’élaboration de l’ouvrage de la rédaction à l’imprimerie avec le concours du professeur Eddy Tambue des éditions L’Harmattan.
Entré à l’Institut des sciences et techniques de l’information (ISTI), aujourd’hui IFASIC en 1994, Claude Mukeba est licencié en sciences et techniques de l’information en 2001, il a été retenu assistant en 2002, chef de travaux en 2009 il est aujourd’hui Docteur en sciences de l’information et de la communication et professeur des universités. ACP/C.L