Musique traditionnelle Songye : hommage au griot Mi-Amor à Kinshasa

Kinshasa, 21 juillet 2024  (ACP).- Une soirée d’hommage à Mi-Amor, griot-chanteur de la musique traditionnelle de la tribu Songye, a été organisée samedi soir  en la salle Helena située, dans la commune de Kalamu à Kinshasa, à l’occasion de la commémoration du premier anniversaire de sa disparition.

« Cette soirée culturelle d’hommage à l’international griot chanteur Mputu Ebondo Mi-Amor est organisée par la communauté et notabilité songye de Kinshasa dans le but de rendre active la pensée et de revivre le souvenir le plus lointain de l’illustre disparu, un an après sa mort », a déclaré le député national Eliezer Tambwe, notable et membre de l’Asbl Basokin (Basongye de Kinshasa.

Et d’ajouter : « Il a été également question de pérenniser l’œuvre musicale Songye, à travers les chansons anthologiques et moralisatrices de l’artiste qui constituent un patrimoine culturel et un héritage artistique dans l’histoire de la musique traditionnelle songye ».

 « Mi-Amor est connu sur la scène internationale grâce à ses compositions musicales. Son talent d’artiste hors pair a fait de lui ambassadeur de notre culture dans le monde entier. A la fois éducateur et grand conseiller, il ne ménageait aucun effort pour propulser la culture Songye en valorisant son peuple à travers ses chansons folkloriques. Ces chants émerveillent, non seulement le grand public, mais donnent de l’espoir au peuple congolais, en général, et au peuple Songye, en particulier », a-t-il conclu.

La Communauté songye célèbre l’an 1 du Directeur artistique de Basokin

Il sied de noter que cette cérémonie commémorative a été marquée par la présence des plusieurs autorités et jeunes de la communauté Songye.  Elle a été agrémentée par le groupe musical Tout Grand Basokin dont le griot international a dirigé en qualité directeur artistique et leader, jusqu’à sa mort.

Décor en hommage à Mi-Amor

De son vrai nom, Hubert Mputu Ebondo, Mi-Amor ‘‘Pharaon noir’’ est décédé le 30 janvier 2023 sur scène alors qu’il prestait dans une veillée mortuaire à Kinshasa.

Il a commencé sa carrière musicale dès son bas âge à Kasase, son village natal, dans la province de Lomami jusqu’à son arrivée à Kinshasa pour intégrer Basokin. C’est le 15 août 1983 qu’il a été élevé à la tête du TG BASOKIN, en qualité de Directeur artistique.

Mi-Amor : Mission accomplie pour la promotion de la culture songye

40 ans à la tête du groupe, Mi-Amor a réussi son ultime mission de faire de BASOKIN, un des meilleurs du folklore Songye dans le monde. Sur le plan discographique, le leader de BASOKIN a laissé un répertoire riche en mélopées qui, peut désormais, servir d’une référence historique pour la génération future grâce à ses œuvres anthologiques. Car ses chansons ont permis à l’humanité de découvrir la richesse, la culture dans son intégralité et surtout de comprendre la tradition (us et coutumes) Songye.

Cette légende a fait danser tout le continent avec ses tubes intemporels tels que  » Musongye Mukielenge « ,  » Bobodibo  » ou encore « la Mort de Mi-Amor  » ainsi que ses spectacles envoûtants en Afrique, en Europe et en Amérique.

La lutte contre la globalisation tribale a été son cheval de bataille. A travers ses compositions, le Pharaon Mi-Amor évoquait les origines et faisait l’apologie du peuple Songye. Avec sa voix imposante, il défendait les rites ainsi que les valeurs ancestrales songye. Son objectif était surtout de mettre fin à la confusion dans la métropole où la population confondait le peuple Songye à d’autres tribus du Grand Kasaï. A la fois interpellations et moralisateurs, ses cantiques renferment des messages poignants pour sensibiliser et exhorter les leaders politiques et notables Songyes au développement, à la solidarité et à la construction de leur province de Lomami. ACP/C.L.

Fil d'actualités

Sur le même sujet