Kinshasa, 01 décembre 2021 (ACP).- La ministre de la Culture, arts et patrimoines, Catherine Kathungu Furaha, a procédé, mercredi à Kinshasa, à l’ouverture solennelle de la 2ème Conférence internationale sur le tourisme mémoriel en RDC, dans la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères, dans la commune de Gombe.
Organisée par la Fondation Eric Impion sous le haut patronage du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, la 2ème conférence internationale va abonder, pendant trois jours, soit du 1er au 3 décembre 2021, sur le thème « L’héritage de la traite négrière en Afrique centrale. Quel plan d’action pour sa valorisation ».
Dans son discours, Mme Kathungu Furaha a salué la volonté du Président de la République de valoriser la culture congolaise en créant une maison de la culture africaine et afro descendante à Kinshasa, comme annoncée dans son discours d’il y a trois jours à la biennale de Luanda.
Elle a, par ailleurs, loué les efforts du gouvernement Sama Lukonde qui a ouvert au musée national de Kinshasa un pavillon des souvenirs sur la traite négrière en vue de repenser, réécrire l’histoire culturelle du Congo.
Peu avant de finir son allocution, la ministre de la Culture a appelé les participants à évoquer la conscience historique, à écouter les témoignages des afro descendants et à s’interroger sur la traite des personnes aujourd’hui.
Ce fut aussi l’occasion pour elle d’inviter les organisateurs et les participants à réfléchir sur le lien de l’esclavage et la Rumba, un des moyens de réjouissance des esclaves qui sera très prochainement inscrit sur la liste du patrimoine immatériel universel de l’UNESCO.
De son côté, l’organisateur de la conférence, Eric Impion, a souligné que cette deuxième conférence se concentre sur l’établissement d’un projet concret et réaliste afin de promouvoir l’histoire du pays, de se mettre en voie et de remettre le débat face à d’autres pays de l’Afrique qui semblent être en avant que la RDC.
Il a, à cet effet, lancé un appel à tout Congolais de s’approprier cette question en cherchant à savoir l’histoire de l’Afrique, car selon lui, il est important de commencer à expliquer le concept de la traite négrière au grand public d’où ce cadre constitue l’un des moyens.
L’autopsie de la traite négrière au menu du premier jour de la conférence
Le Pr Kambay Bwatshia, qui est intervenu sur « La conscience historique et liberté des peuples », a indiqué que la connaissance de l’histoire est le début du développement d’un pays, avant d’affirmer que celle de la RDC a été volée. D’où il est important de changer le programme d’enseignement en Afrique.
S’agissant du thème de cette conférence, il a laissé entendre que l’on ne devrait pas parler de l’héritage de la traite négrière mais par contre des effets de celle-ci car le continent a été victime.
De son côté, le Pr. Boukari Yabara a, dans son intervention centrée sur « La traite négrière et ses implications dans le monde moderne », relevé que la traite négrière n’est pas l’esclavagisme mais des mécanismes d’exploitation, avant de proposer une nouvelle politique de l’enseignement de l’histoire.
Il a, cet effet, invité les participants à s’imprégner de l’histoire car la connaissance universelle apporte des solutions concrètes pour repenser au patrimoine de l’Afrique. « Si l’Afrique connait son histoire cela lui permettra de renforcer ses ambitions » a-t-il souligné.
Cette deuxième conférence a connu aussi la participation des afro descendants, des professeurs des universités, des chercheurs en tourisme et des étudiants.
ACP/ODM/KMT