RDC : la formation des professionnels des médias au journalisme de conflit recommandée

Kinshasa, 21 juin 2025 (ACP),- La formation des professionnels des médias aux spécificités du journalisme de conflit a été recommandée lors d’une conférence organisée samedi par le Cercle des hommes de lettres de l’Université de Kinshasa (Cerhol), en République démocratique du Congo (RDC).

« Les journalistes doivent être formés aux particularités du journalisme de conflit, en apprenant à gérer les risques, à vérifier les informations et à adopter une posture éthique (…). Le traitement de l’information en contexte de conflit requiert une grande rigueur, une vigilance permanente et un engagement fort envers les principes du journalisme éthique », a souligné Arthur Kayumba, rédacteur en chef à l’Agence congolaise de presse (ACP).

Au cours de cette conférence-débat, qui a marqué le lancement de l’Espace-SIC (Sciences de l’information et de la communication) au sein de cette alma mater, Arthur Kayumba est intervenu sur le thème : « le traitement de l’information dans une agence en temps de conflits ».

« Les agences de presse doivent protéger l’identité de leurs sources, surtout dans les contextes où la divulgation pourrait mettre en danger leur sécurité. Les journalistes doivent être conscients de l’impact de leurs reportages sur les populations concernées, en évitant les amalgames et les stéréotypes », a-t-il expliqué.

Selon lui, dans le contexte de la RDC, souvent touchée par des conflits dans sa partie orientale, le rôle des agenciers se limite à une collecte fiable des informations.

« Dans cette configuration, l’information devient stratégique, sensible et parfois manipulée (…). Notre rôle, en tant qu’agence, consiste à assurer une collecte fiable, à dépêcher des journalistes sur le terrain ou à s’appuyer sur des correspondants locaux, qui doivent procéder à la vérification, croiser les sources, éviter les fake news, tout en contextualisant les faits », a laissé entendre l’agencier congolais. Il a, par ailleurs, conclu son intervention en expliquant les trois niveaux du traitement et de la diffusion de l’information au sein de l’ACP, à savoir : « la fonction d’alerte, la couverture de l’actualité, et enfin la plus-value ».

Les acteurs de la communication appelés à contribuer à la promotion de la paix en RDC

Avant cette première intervention de l’Agence congolaise de presse, les différents acteurs du secteur de la communication en RDC ont été appelés à contribuer à la promotion de la paix.

« À notre avis, les écrivains peuvent, à travers leurs œuvres, contribuer efficacement à la promotion de la paix en Afrique. Les journalistes, par le biais des médias et des émissions, ont également la capacité de sensibiliser à l’importance de recevoir et d’espérer cette paix tant attendue. Quant aux acteurs politiques, leur rôle est fondamental pour instaurer une paix durable (…) », a suggéré Séraphin Mikobi, coordonnateur du Cerhol, lors de son mot de circonstance.

Et de conclure : « c’est dans cette optique que nous avons initié le premier numéro de L’Espace Critique, placé sous le thème Communiquer pour la promotion de la paix en RDC ».

L’importance des journaux dans la promotion de la paix rappelée

Par ailleurs, le parrain de cette activité a souligné, lors de cette conférence-débat, le rôle des médias, notamment des journaux, dans la promotion de la paix.

« Mon intervention est axée sur le rôle du communicateur en temps de guerre. Nous sommes partis de la pyramide de lecture, où nous avons montré que plus de 70 % des textes lus par la population proviennent des journaux, ce qui fait des professionnels des médias des acteurs majeurs dans la promotion de la paix », a fait remarquer le professeur Patrick Onoya.

Il sied de noter que l’Espace-SIC, ainsi lancé par le Cercle des hommes de lettres dans la faculté éponyme de l’Université de Kinshasa, s’inscrit, d’après les organisateurs, comme un cadre de réflexion et d’échanges dédié aux passionnés de la communication sous toutes ses formes. ACP/C.L.

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