Kinshasa, 21 juin 2025 (ACP),-Les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) ont été appelées à garantir de meilleures conditions d’expression aux écrivains, afin de leur permettre de s’ériger en modèles dans la société, lors d’une conférence organisée samedi par le Cercle des hommes de lettres de l’Université de Kinshasa (Cerhol).
« Je pense qu’il y a lieu aussi d’interpeller les pouvoirs publics sur leur responsabilité dans la création d’infrastructures, l’aménagement de conditions qui peuvent permettre aux écrivains d’être très prolifiques dans leurs œuvres. Il est possible de s’organiser pour réunir toutes ces conditions permettant aux écrivains de s’exprimer et de s’ériger en modèles dans la société », a plaidé l’écrivain Tiguy Elebe, l’un des intervenants à cette conférence, marquant le lancement de l’Espace-SIC (Sciences de l’information et de la communication), au sein cet établissement d’enseignement supérieur et universitaire.
Dans son intervention axée sur le rôle des écrivains dans la promotion de la paix, Tiguy Elebe a rappelé la fonction essentielle des hommes de lettres dans la communauté.
« Un écrivain est généralement celui qui est appelé à éveiller les consciences, à peindre la société dans laquelle il vit lui-même (…). Notre pays est confronté actuellement à des problèmes, notamment l’agression dans l’Est. Je crois que l’écrivain a un rôle à jouer, car il est témoin, acteur ou porte-voix par procuration à travers sa plume, qui est une véritable arme », a-t-il expliqué, avant d’évoquer un adage opposant la plume, capable de transformer la société, à l’épée, synonyme de violence.
« L’écrivain dispose de cette arme pour participer, à sa manière, à la promotion de la paix », a martelé Tiguy Elebe.
Il a également encouragé ses pairs, « à ne pas se lasser. Les conditions sont difficiles, la promotion des écrivains est très faible. Les structures censées les accompagner, les maisons d’édition, les subventions, les librairies sont rares. Moi, je ne peux qu’encourager à la persévérance, parce que dans tous les cas, nous sommes citoyens d’une société, et nous avons notre partition à jouer ».
L’importance des journaux dans la promotion de la paix rappelée
Par ailleurs, le parrain de cette activité a souligné, lors de cette conférence-débat, le rôle des médias, notamment des journaux, dans la promotion de la paix.
« Mon intervention est axée sur le rôle du communicateur en temps de guerre. Nous sommes partis de la pyramide de lecture, où nous avons montré que plus de 70 % des textes lus par la population proviennent des journaux, ce qui fait des professionnels des médias des acteurs majeurs dans la promotion de la paix », a fait remarquer le professeur Patrick Onoya.
Il sied de noter que l’Espace-SIC, ainsi lancé par le Cercle des hommes de lettres dans la faculté éponyme de l’Université de Kinshasa, s’inscrit, d’après les organisateurs, comme un cadre de réflexion et d’échanges dédié aux passionnés de la communication sous toutes ses formes. ACP/C.L.