Kinshasa 26 juin 2023 (ACP).- Un memo pour la création d’un centre cinématographique en République démocratique du Congo a été déposé lundi, au ministère de la Culture, arts et patrimoines, par les cinéastes lors d’une descente au cabinet de la ministre, dans la commune de Gombe à Kinshasa.
« Nous étions venus remercier et adresser notre soutien à la ministre pour le travail bien fait, celui de la création du centre national de production cinématographique du Congo. À ce jour le dossier est encore au secrétariat du premier ministre qui tarde à le valider. Nous réclamons que cela soit fait avec diligence », a dit le secrétaire général de l’Association des professionnels du septième art (APRO7), Michel Kabeya.
Et d’ajouter que : « Le cinéma congolais n’arrive pas à exceller par manque d’un cadre approprié, c’est pourquoi demandons la mise en place de ce centre. Nous saluons également l’éveil du cinéma depuis l’arrivée du Président la République, Félix Tshisekedi ».
Dans ce document remis au directeur de cabinet de la ministre de la culture, le Pr Joseph Ibongo, les cinéastes ont formulé plusieurs demandes, notamment au Premier ministre de signer en toute urgence le décret portant création du Centre national de production cinématographique du Congo, d’instruire aux différents ministères impliqués dans la création du centre national de production cinématographique du Congo(CNPPC) de mettre en œuvre de manière accélérée la mise en place de ce cadre et autres.
« Et nous vous demandons à son excellence madame la ministre de la culture, arts et patrimoines que le personnel qui devra diriger le conseil d’administration en tant qu’organe de conception, de décision et d’orientation soit composé essentiellement des cinéastes congolais, afin de garantir la bonne marche de ce centre national ».
De son côté le directeur de cabinet a rassuré ces cinéastes de la transmission de ce mémorandum au moment opportun à l’hiérarchie, en affirmant que le ministère traite le dossier des cinéastes au même titre que d’autres artistes.
Pour le producteur, Patrick Ken Kalala, la mise en place de ce centre est un cadre juridique qui permet à ce que le métier de cinéaste soit considéré comme tout autre métier. « En mettant en place ce cadre, cela permettra à ce que le cinéaste soit rémunéré, vivre de son métier et produire des films de qualité »,a-t-il affirmé.
Ce projet vient promouvoir le cinéma en RDC
Le secrétaire général d’APRO7 est revenu sur le bien-fondé de cette institution qui vient promouvoir le cinéma en République démocratique du Congo. « Tant que le Premier ministre tardera à signer ce document, c’est notre avenir à tous qui est compromis. Cela sera également un retard au niveau culturel et diplomatique au pays. Dans un contexte où l’espace cinématographique congolais est largement dominé par des films étrangers, la culture congolaise disparaît à petit feu », a déploré cet artiste du 7ème art.
Il a soutenu que le cinéma véhicule la culture, notamment la musique, le mariage, l’habillement et autres, avant de déplorer que le comportement des congolais soit aujourd’hui sensiblement impacté par ce qu’ils découvrent dans les films étrangers. « Si rien n’est fait aujourd’hui, les Congolais seront totalement aliénés aux cultures étrangères », a-t-il dit.
Depuis 2011, rappelle Victor Bashiya Nkitayabio, président de l’Organisation des cinéastes du Congo (OCICO), les cinéastes de la diaspora comme ceux résidant en RDC ont successivement dans le passé déposé le mémorandum auprès de prédécesseurs de l’actuelle ministre de la culture sans pour autant obtenir une seule suite favorable. Pour lui, il est donc plus qu’urgent et nécessaire pour l’exécutif de créer cette institution pour la promotion du cinéma Congolais.
Le dépôt de ce mémorandum est une initiative des cinéastes congolais et de leurs plateformes, notamment APRO7 et OCICO. Ce projet a été élaboré en janvier de l’année en cours, dans le but de résoudre quelques problèmes dus à la production cinématographique, à la vulgarisation de la culture congolaise à travers le cinéma plutôt de subir les influences des étrangers et créer au besoin un soft power congolais.