Kinshasa, 02 mai 2025 (ACP).- L’unité des peuples des Grands Lacs pour promouvoir la cohabitation et une paix durable, a été mise au cœur du texte de slam intitulé «Miracle», dédié à la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo, a fait savoir vendredi à l’ACP son auteure.
«Quand on vit dans la région des Grands Lacs, on a l’impression d’être pris dans un cycle de violences perpétuelles: quand ce n’est pas un pays, c’est l’autre. Ça circule, mais en réalité, la violence ne s’arrête jamais. Je pense que l’unité, en fait, est essentielle. C’est la base», a déclaré Gioia Kayaga alias Joy Slam, auteure de l’œuvre.
«À partir du moment où il y a de la désunion entre nous, il sera toujours facile de nous monter les uns contre les autres, entre pays, entre ethnies. (…) On a parfois l’impression que ce qu’il nous faudrait pour en sortir, c’est un miracle, et je le pense vraiment», a-t-elle poursuivi.
Ce texte slamé, qui mêle poésie et engagement, appelle également à valoriser les activités artistiques et sportives dans cette région trop marquée par les conflits armés.
«De la même manière, certains peuvent dire : “C’est la guerre là-bas, et toi tu prônes les activités artistiques, sportives, thérapeutiques ?” Oui, justement. Parce que ce sont ces activités qui nous permettent de guérir, qui permettent aux enfants de grandir avec des espaces d’épanouissement, où ils peuvent rêver et être heureux», a soutenu la slameuse.
Elle a insisté également sur l’idée que le changement ne viendra pas d’ailleurs, pas de l’occident mais des habitants et ressortissants de la région des grands lacs, ainsi qu’auprès de toutes les personnes qui se sentent intimement liées à cette région
«Je crois aussi que les gens se trompent en attendant que ce miracle vienne d’ailleurs : d’autres pays, des Nations unies (…). En fait, j’avais envie d’appeler cela Miracle parce qu’il faut absolument qu’on se rappelle que les miracles, c’est nous-mêmes. Que ce soit les personnes qui vivent sur place, celles de la diaspora ou en exil, ou encore toutes celles qui se sentent intimement liées à cette région», a expliqué Joy Slam dans cet opus de près de six minutes.
Originaire de Namur, aux racines belges, burundaises et italiennes, Joy Slam, de son vrai nom Gioia Kayaga, découvre le slam en 2012 après des années d’écriture solitaire. Inspirée par Gaël Faye, elle monte sur scène à Bruxelles, remporte un concours en 2013, et se lance pleinement dans cet art. Sa voix mêle poésie libre, engagement et identité métissée avec puissance et authenticité.
ACP/ODM