Trois questions à Deve Diasilua, graphiste et réalisateur du film « Fulu »

      Le cinéaste, Deve Diasilua

L’une des difficultés auxquelles la ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, est confrontée, c’est la gestion de ses milliers de tonnes d’immondices que produisent quotidiennement ses habitants. Le cinéaste congolais, Deve Diasilua, a choisi de sensibiliser ses concitoyens à travers son court métrage intitulé : « Fulu » (poubelle), qui vient de recevoir le prix du jury de la 10ème édition du Festival international du cinéma de Kinshasa (FICKIN). Il a répondu aux questions de l’ACP.

Question 1. D’où vous est venue l’idée de réaliser le film « Fulu » ?

Réponse : L’idée de « Fulu » nous a été inspirée par un désagrément enregistré lorsque nous avions interpellé un monsieur, entrain de jeter une bouteille en plastique en pleine chaussée après usage. C’est alors que nous avions levé l’option de sensibiliser la population sur les méfaits des bouteilles en plastique sur l’environnement, et le bienfondé de leur destruction systématique, pour la sauvegarde de la biodiversité dans la ville de Kinshasa, qui compte parmi les villes les plus peuplée du continent africain, avec ses 16.000.000 (seize millions) d’habitants.

 Tel fut la motivation de ce  choix en rapport avec notre contribution à la promotion des valeurs positives. L’idée est de faire comprendre à la population que l’épineuse question de  gestion des déchets ménagers nécessite l’implication de tout le monde. Chacun devrait jouer sa partition, comme moi je l’ai fait avec mon film.

 C’est depuis longtemps que je caressais l’idée de réaliser ce  genre de film dramatique. J’y ai toujours pensé depuis mon jeune âge. Le fait d’avoir traduit en réalité mon rêve d’adolescence, est un pas de géant dans le monde du cinéma parce que j’ai ciblé une thématique qui traduit l’une des réalités de la vie quotidienne à Kinshasa.

Question 2. Quel est le message que véhicule ce film ?

Réponse : Ce filme véhicule le changement de mentalité. La gestion des déchets, plus particulièrement, celle des bouteilles en plastique, nécessite une action ferme, déterminante sur le comportement inappropriée du kinois, ce, pour son bien-être propre aussi bien que celui du milieu dans lequel il vit et  vis-à-vis de la nature qui est notre seul bonheur.

 Question 3. Pourquoi le nom « Fulu » à ce film ?

Réponse : «Fulu » veut dire ordure. Dans le cinéma, le titre c’est la première identité d’un film. Il doit être significatif, révélateur. Bref, le véhicule d’un message. La ville de Kinshasa n’est pas à l’abri du drame que causent les immondices sur chaque rue, dans chaque quartier, dans chaque commune. Ce titre, nous l’avons voulu interpellateur en vue de la bonne gestion future des déchets de la ville. Et d’ailleurs, c’est la particularité de ce titre et la problématique de mon film, qui a attiré l’attention des membres du jury de la 10ème édition du Festival international du cinéma de Kinshasa (FICKIN), en m’octroyant le prix du Jury.  

A part ce film, j’ai encore d’autres projets, dont un long métrage genre science-fiction. Son contenu porte sur l’exploitation illicite des minerais de la République Démocratique du Congo. ACP/Kayu

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