Kinshasa 6 décembre 2024(ACP)-.Le président français Emmanuel Macron a annoncé qu’il accomplirait son mandat « jusqu’à son terme », au lendemain du renversement du gouvernement Barnier par l’Assemblée nationale alors que plusieurs voix l’appellent à la démission, a-t-on appris vendredi des médias internationaux.
« Le mandat que vous m’avez démocratiquement confié est un mandat de cinq ans et je l’exercerai pleinement jusqu’à son terme », a déclaré Emmanuel Macron.
« Je n’assumerai jamais l’irresponsabilité des autres, et notamment des parlementaires qui ont choisi en conscience de faire tomber le budget et le gouvernement de la France à quelques jours des fêtes de Noël », a-t-il souligné.
Selon la source, Emmanuel Macron a dans une allocution d’une dizaine de minutes accusé l’opposition d’extrême gauche et droite de s’être unies « dans un front antirépublicain » pour semer le « chaos ».
«Ils ne pensent qu’à une seule chose, l’élection présidentielle, pour la préparer, pour la provoquer, pour la précipiter», a-t-il fustigé.
Le chef de l’État français a également reconnu que sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale en juin, qui a plongé la France dans une crise politique, n’a pas été comprise, assumant sa responsabilité.
«Cette décision beaucoup me l’ont reprochée et je sais, beaucoup continuent de me le reprocher. C’est un fait et c’est ma responsabilité », a-t-il affirmé.
Un Premier ministre « dans les prochains jours »
Par ailleurs, prenant acte de la démission de son Premier ministre Michel Barnier, Emmanuel Macron a promis de nommer « dans les prochains jours » un nouveau chef de gouvernement qui sera chargé de former une équipe « resserrée » et « d’intérêt général représentant toutes les forces politiques d’un arc de gouvernement qui puisse y participer ou, à tout le moins, qui s’engage à ne pas le censurer ».
Plusieurs noms sont évoqués pour succéder à Michel Barnier, parmi lesquels celui du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, du président du MoDem, François Bayrou, ou encore du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
Les oppositions remontées après le discours d’Emmanuel Macron
Marine Le Pen a dénoncé « le bal des hypocrites ». « On nous reproche d’avoir voté la motion de censure avec le NFP. Mais qui a fait alliance avec l’extrême gauche en juin dernier ? Qui s’est désisté pour eux ? Qui les a fait élire ? », a interrogé la cheffe de file du Rassemblement national.
« Nous avons toujours été constructifs et raisonnables, nous le serons avec le prochain gouvernement. Il faudra cependant entendre les attentes de nos onze millions d’électeurs », a-t-elle renchéri, réclamant un Premier ministre « capable de parler avec tout le monde ».
Pour Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron est la cause du problème politique en France. «Il s’en ira par la force des événements. C’est lui qui fiche la pagaille, c’est lui qui bloque tout et ne veut entendre personne », a-t-il réagi.
« Je ne connais qu’un front anti républicain, celui qui donne des gages à l’extrême droite, qui la banalise et qui négocie exclusivement avec elle », a dit Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.
Lucie Castets, candidate à Matignon pour le Nouveau Front populaire l’été dernier, s’est dite de son côté « extrêmement choquée » par les déclarations d’Emmanuel Macron concernant « un front antirépublicain ». « J’ai eu l’impression d’un président de la République qui est à la fois chef de tout, mais responsable de rien », a-t-elle ajouté. ACP/JF