Corée du Sud: le parti d’opposition veut destituer le Président et Premier ministre par intérim

Kinshasa, 24 décembre 2024 (ACP).- Le principal parti d’opposition en Corée du Sud a annoncé, mardi, son intention de faire destituer par le Parlement le Premier ministre et Président par intérim Han Duck-soo pour son refus de promulguer deux lois visant à enquêter sur le Président déchu Yoon Suk Yeol, a-t-on appris des medias internationaux.

«Le principal parti de l’opposition coréen avait donné jusqu’à mardi au premier ministre pour promulguer ces deux lois visant à créer des commissions d’enquête indépendantes spéciales, l’une sur la tentative ratée de Yoon d’imposer la loi martiale et de museler le Parlement en y envoyant l’armée le 3 décembre, et l’autre sur des accusations de corruption contre son épouse, Kim Keon Hee », a rapporté la source.

Selon la même source, lors d’un conseil des ministres, le président par intérim depuis la destitution de Yoon par le Parlement le 14 décembre, a annoncé qu’il refusait d’accéder à la demande de l’opposition, estimant que de telles lois devaient faire l’objet d’un consensus entre partis.

«Nous n’avons d’autre choix que d’interpréter cela comme une intention de sa part de poursuivre la rébellion au moyen de manœuvres dilatoires», a déclaré le chef de l’opposition à l’Assemblée nationale, Park Chan-dae, au cours d’une conférence de presse.

«Nous allons immédiatement engager une procédure de destitution contre Han», a-t-il ajouté.

Si cette procédure réussit, il s’agira de la première destitution d’un président par intérim après celle du président titulaire dans l’histoire de la Corée du Sud. La Constitution sud-coréenne dispose que l’Assemblée nationale peut destituer le président par un vote à la majorité des deux tiers, et le premier ministre et autres membres du gouvernement à la majorité simple.

Yoon Suk Yeol sous le coup d’une enquête pour «rébellion»

Par ailleurs, l’opposition, qui dispose de 192 sièges sur 300 à l’Assemblée, affirme n’avoir besoin que d’une majorité simple pour déposer Han, puisqu’il n’est que premier ministre. Le Parti du pouvoir au peuple (PPP), la formation au pouvoir, soutient au contraire qu’une majorité des deux tiers est nécessaire, puisque Han est président par intérim.

Yoon Suk Yeol, suspendu, reste officiellement le président du pays en attendant un arrêt de la Cour constitutionnelle confirmant ou infirmant la décision des députés. Il est par ailleurs sous le coup d’une enquête conjointe de la police, du ministère de la Défense et de l’agence anticorruption pour «rébellion», un crime passible de la peine de mort. ACP/UKB

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